Seine-Saint-Denis : Grève contre le démantèlement de l'éducation10/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1810.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Seine-Saint-Denis : Grève contre le démantèlement de l'éducation

Le mouvement de grève commencé le 27 mars dans 13 collèges et lycées de Seine-Saint-Denis s'est étendu tout au long de la semaine suivante. Le 2 avril, 27 établissements étaient dans le mouvement.

C'est surtout par des visites des établissements en grève à ceux qui ne l'étaient pas encore, en commençant bien sûr par les plus proches, que s'est faite cette extension. Bien souvent, l'arrivée dans un établissement d'une équipe de grévistes, puis d'une autre venant d'ailleurs, était suivie par un vote en faveur de la grève dont les raisons sont évidentes pour tous.

Les mesures de décentralisation qui risquent rapidement de priver collèges et lycées d'assistantes sociales, de médecins, d'agents de service et de cantine liés à l'établissement, ainsi que de conseillers d'orientation, sont la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Après la disparition des aides-éducateurs, le remplacement des surveillants par des assistants d'éducation moins nombreux, que va-t-il rester à part les enseignants? Et on sait déjà que ceux-ci seront encore moins souvent remplacés qu'aujourd'hui quand ils sont absents!

Un texte repris par bien des établissements en grève pour s'adresser aux parents décrit ainsi la journée d'un élève qui ne cesse de se heurter à des portes fermées: plus de surveillants, plus de personnel médico-social, plus de cuisine préparée sur place, plus de professeurs remplaçants... Il conclut: "Ce scénario catastrophe est la réalité qui se profile pour nos enfants en 2003-2004."

Le mardi 1er avril a été marqué par une manifestation dans les rues de Saint-Denis, puis une autre devant l'Inspection académique. Recevant les grévistes, l'inspecteur a bien été obligé de reconnaître que lui-même ne pouvait rien garantir sur l'avenir des services donnés aux régions et aux départements. Le jeudi 3 avril, les établissements en grève ont manifesté le matin à Paris, avant de se joindre en un cortège dynamique à la manifestation sur les retraites.

Partout les parents ont été informés et ils ont choisi de marquer leur solidarité avec les personnels en grève de quelques collèges. Au collège La Courtille, l'Inspection académique n'a pas hésité à faire évacuer par la police les parents qui bloquaient les grilles pour soutenir les grévistes.

Cette semaine était la dernière avant les vacances scolaires.

Plusieurs établissements ont déjà voté la grève pour la rentrée du 22 avril. Des actions et des assemblées générales sont prévues. Et personne n'a envie d'en rester là.

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