Manifester contre la guerre, c'est un droit!10/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1810.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Manifester contre la guerre, c'est un droit!

Notre camarade Cécile Duchêne, conseillère municipale à La Courneuve, a été mise en garde à vue pendant 24 heures puis mise en examen, en particulier pour avoir organisé une manifestation sur la voie publique contre le déclenchement de la guerre contre l'Irak.

Il est à noter que le parquet de Bobigny poursuit notre camarade avec comme premier motif le non-respect d'un article du Code pénal qui impose une demande d'autorisation préalable pour toute manifestation, autre que folklorique ou traditionnelle, sous peine d'un emprisonnement de six mois. Ce décret-loi du 23 octobre 1935 a été pris sous le gouvernement Pierre Laval, pour limiter le droit de manifestation, dans une époque de montée du mouvement ouvrier.

Les libertés d'association, de réunion et de manifestation sont, paraît-il, les fondements des libertés démocratiques garanties à chacun. Mais apparemment, ce serait pour certains une liberté conditionnelle qui pourrait se transformer en délit en fonction de leurs opinions.

Communiqué de Lutte Ouvrière du 4 avril 2003

Cécile Duchêne, conseillère municipale Lutte Ouvrire de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, a été placée en garde à vue pendant plus de vingt-quatre heures. Suite aux manifestations lycéennes qui se sont déroulées le 20 mars dernier, elle est accusée notamment d'avoir organisé une manifestation sur la voie publique n'ayant pas fait l'objet d'une déclaration préalable, de complicité de dégradations volontaires de biens publics dans des établissements scolaires, ainsi que d'avoir outragé un policier.

Le 20 mars, après le déclenchement de la guerre en Irak, des manifestations ont eu lieu dans toute la France et même dans le monde. Ces manifestations étaient autorisées, notamment à Paris dans l'après-midi et le soir à partir de la place de la Concorde, et c'est tout à fait légitimement que des jeunes ont commencé à se rassembler dans leur quartier dès le matin pour s'y préparer. L'accusation avancée revient en fait à mettre en cause le droit de manifester, alors que la première puissance du monde mène en Irak une guerre sanglante et destructrice, sans aucune justification et même au complet mépris de ce qui est considéré comme le droit international.

Lutte Ouvrière, au contraire, estime nécessaire de tout faire pour que le sentiment d'indignation et d'opposition à cette guerre qui existe dans la population, et en particulier parmi la jeunesse des écoles et des lycées, s'exprime le plus largement possible et notamment par des manifestations publiques. Par ailleurs, ses militants ont toujours agi pour que de telles manifestations soient loccasion d'exprimer cette indignation légitime, et ne soient pas entachées d'incidents ou de dégradations matérielles qui ne pourraient que les dénaturer. Si de tels faits ont pu se produire, ce n'est donc pas du fait de ses militants.

Lutte Ouvrière s'élève donc contre des accusations injustifiées qui mettent en cause le droit de la jeunesse de manifester une inquiétude et une indignation plus que justifiées, au moment où se déroule une guerre dont les conséquences peuvent être très graves pour l'avenir de ce monde dans lequel elle est appelée à vivre.

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