Des bombes à fragmentation sur l'Irak10/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1810.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Des bombes à fragmentation sur l'Irak

Si, pour l'instant et pour autant qu'on le sache, les forces anglo-américaines n'ont pas fait usage d'armes bactériologiques ou chimiques (encore que l'uranium appauvri utilisé sur certains projectiles soit de fait une arme chimique de par ses effets à long terme), elles ont en revanche très largement utilisé d'autres types d'engins non moins mortels et en particulier des projectiles à fragmentation de tous ordres.

C'est ainsi que l'état-major américain, toujours prompt à vanter ses "prouesses" technologiques, a annoncé que pour la première fois ses B-52 avaient fait usage de missiles à fragmentation "guidés" contre des unités de tanks irakiens. Mais il faut croire que l'usage de ces bombes n'a pas été limité à des cibles militaires, ou bien alors que leur technologie est rien moins que fiable. Car d'après des journalistes étrangers en poste à Bagdad, ce sont des fragments non explosés de l'un de ces missiles que l'on a retrouvés à Douri, une banlieue résidentielle de la capitale, le 3 avril, après qu'il ait fait 14 morts et 66 blessés parmi la population civile.

La particularité des munitions à fragmentation est d'exploser en disséminant une multitude d'engins de plus petite taille sur une grande surface. Par définition, leur but principal n'est pas de détruire des armements lourds ni des édifices, mais de tuer et de blesser le plus grand nombre possible d'individus.

Et l'armée américaine n'est pas seule à s'en servir. Après avoir nié pendant une semaine que l'armée britannique ait jamais fait usage de telles armes, le ministre anglais de la Défense, Geoff Hoon, a fini par reconnaître que l'aviation britannique utilisait des bombes à fragmentation anglaises contenant chacune 147 "mini-bombes" tandis que l'artillerie avait bombardé la banlieue de Bassora avec des obus israéliens à fragmentation contenant chacun 47 "minibombes".

Les précisions "rassurantes" données par Hoon à cette occasion, assurant que 90% de ces "minibombes" explosent du premier coup, en disent long sur le danger que représentent ces munitions. Car non seulement elles sont destinées à causer le maximum de victimes humaines lors de leur explosion, mais en plus, à l'instar des mines anti-personnel, elles laissent de nombreux engins non explosés qui peuvent être déclenchés par hasard par le moindre choc, et donc par n'importe quel passant. D'où l'embarras (très relatif d'ailleurs) du gouvernement Blair qui, il n'y a pas si longtemps, posait encore au champion de l'interdiction des mines anti-personnel.

Quoi qu'il en soit, si les forces anglo-américaines en sont encore à rechercher les prétendues "armes de destruction massive" de Saddam Hussein, voilà un exemple de celles qu'elles utilisent au vu et au su de tous contre la population irakienne.

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