Irak : Le pactole de la reconstruction27/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1808.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : Le pactole de la reconstruction

Au sommet européen qui s'est réuni jeudi 20 mars, les dirigeants des pays membres ont essayé de présenter une unité de façade. Qu'ils aient choisi de soutenir militairement les États-Unis, comme Blair, ou qu'ils aient affiché une préférence pour d'autres méthodes permettant de désarmer le régime irakien, comme Chirac, ils ont déjà le regard fixé sur l'après-guerre et ses promesses économiques.

Mais pour le moment, le marché de la reconstruction de l'Irak est exclusivement entre les mains d'une agence américaine, l'USAID (Agence américaine pour le développement international).

Elle a ainsi sous son coude huit contrats de travaux divers représentant un pactole estimé à 900 millions de dollars. Ces huit contrats ont été pour le moment proposés à cinq entreprises américaines. Deux d'entre elles -cela ne surprendra personne- sont très liées à l'administration Bush: le groupe Bechtel, qui entend ainsi récupérer largement ce qu'il a l'habitude de verser dans les caisses du Parti Républicain et la société Kellog, Brown & Root, qui se trouve être une filiale du groupe Halliburton où Dick Cheney a fait fortune.

Officiellement, les objectifs affichés sont "humanitaires", mais ces requins escomptent bien pouvoir assez rapidement échanger ces contrats humanitaires contre les contrats pétroliers bien plus alléchants.

La société britannique P&O s'est porté candidate auprès de l'agence américaine USAID pour la reconstruction du port irakien d'Oum Qasr, le seul port pétrolier au sud de l'Irak. Nul ne sait si cette entreprise obtiendra satisfaction, mais cet appel d'offres présente au moins l'intérêt de montrer que les entreprises américaines pourraient ne pas être les seules bénéficiaires.

D'autres entreprises britanniques caressent les mêmes espoirs que P&O: des entreprises de travaux publics et d'ingénierie comme Amec et Balfour Beatty, de gestion des eaux comme Thames Water ou Weir Group. Amec est déjà présente aux États-Unis, où elle travaille pour l'US Air Force. Elle avait ainsi déjà participé à l'extinction des incendies de puits de pétrole pendant la précédente guerre de 1991 contre l'Irak. Elle a aussi obtenu une participation aux travaux de reconstruction du Pentagone après les attentats du 11 septembre. Weir Group a déjà travaillé sur le réseau d'adduction d'eau de Bagdad.

Mais pour le moment, les entreprises britanniques, comme les autres entreprises européennes qui aimeraient également accéder au pactole de la reconstruction, doivent se contenter des promesses des États-Unis, qui ont promis que les entreprises qui obtiendront les marchés en sous-traiteraient la moitié à des compagnies d'autres pays.

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