Grimaud Logistique Bressuire(79) : Le patron met l'entreprise en panne27/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1808.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grimaud Logistique Bressuire(79) : Le patron met l'entreprise en panne

Parmi tous les plans sociaux de ces dernières semaines figure celui qui concerne les salariés de l'entreprise Grimaud Logistique, transporteur routier dont le siège est à Bressuire, dans les Deux-Sèvres, et qui a annoncé fin janvier dernier son intention de supprimer 835 emplois sur 1184.

Comme dans tant d'autres cas, sous prétexte de difficultés financières dont les travailleurs n'ont jamais pu contrôler la réalité et l'importance, le groupe Grimaud avait déposé son bilan avant d'être racheté, en janvier 2001, par le groupe belge Ziegler. En décembre 2002, le directeur général de Ziegler annonçait à son tour que la loi sur les 35 heures en particulier rendait impossible le redressement économique de l'entreprise et qu'en conséquence il mettait la clé sous la porte. Le 5 mars dernier, le tribunal de grande instance de Bressuire prononçait la mise en liquidation judiciaire tandis que, parallèlement, l'ouverture d'une enquête pour examiner la gestion de Ziegler était évoquée et que le comité d'entreprise de Grimaud affirmait son intention de porter plainte contre la direction pour "détournement d'actifs".

Reste qu'aujourd'hui les salariés de Grimaud vivent dans l'incertitude, en sachant que la majorité d'entre eux risquent de se retrouver sans travail et sans revenu pendant longtemps. Si la direction du groupe Ziegler a déclaré publiquement "rechercher toutes les possibilités de reclassement, notamment au sein du groupe", des salariés de Grimaud, on sait ce que vaut parole de patron. Les propositions précises restent très insuffisantes. Elles concernent par exemple les implantations alsaciennes du groupe, dont le directeur régional a le culot de prétendre rechercher "vainement" une vingtaine de chauffeurs routiers. Au mieux, jusqu'à présent, le groupe n'a évoqué que la reprise possible de 350 salariés. Mais, comme le déclarait un transporteur routier de Grimaud, "à quelles conditions seront-ils repris et que de sacrifices pour eux et leurs familles, alors que nous n'avons pas ménagé nos efforts dans ce secteur d'activité dont les conditions de travail, d'hygiène, de sécurité, se dégradent à la vitesse grand V?". Et puis que vont devenir les autres salariés?

Les travailleurs ont fait rouler l'entreprise pendant des années et les patrons, après avoir empoché les profits, mettent aujourd'hui l'entreprise en panne. C'est révoltant.

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