Suppression de 5000 postes de contractuels : Des économies aux dépens de l'éducation20/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1807.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Suppression de 5000 postes de contractuels : Des économies aux dépens de l'éducation

D'après le principal syndicat d'enseignants du second degré le Snes-FSU, le ministère de l'Éducation nationale envisagerait au total de supprimer 5000 postes de contractuels d'ici à deux ans.

Depuis des années, il embauche du personnel précaire, professeurs comme agents de service. On voit pourquoi il lui est plus facile ainsi de supprimer des postes.

Beaucoup de ces professeurs contractuels sont utilisés pour remplacer des professeurs titulaires, absents. Ces suppressions de postes feront qu'un nombre plus grand encore de professeurs ne seront pas remplacés. Or, actuellement, il est déjà difficile pour un proviseur de trouver des remplaçants, même lorsqu'il s'agit d'une absence de longue durée prévue à l'avance, comme un congé maternité. Alors pour une absence imprévue de deux ou trois semaines, il ne faut guère y compter. Et tant pis si, dans l'enseignement secondaire, par exemple, les élèves doivent se passer d'anglais, de mathématiques ou de français. Ces suppressions de postes risquent du même coup d'aggraver les conditions de travail des enseignants titulaires dont la fonction est d'assurer ces remplacements. Ils pourraient avoir à couvrir des zones de remplacement plus étendues.

En fait, cela fait des années que les ministres de l'Éducation nationale successifs ne recrutent pas suffisamment d'enseignants. Aussi quand le ministère de Luc Ferry déclare qu'"il y a environ 5000 contractuels qui sont employés alors que nous pourrions faire appel à des titulaires", il ne manque pas de culot. Car les enseignants contractuels ne demandent qu'à être titularisés. Or les places aux concours "réservés", -qui sont, comme le nom l'indique, réservés à ceux qui enseignent sans être titulaires,- sont en diminution. Cette année, 1750 postes sont proposés pour ces concours spécifiques, soit 790 postes de moins qu'en 2002. Ajoutons que beaucoup de ces professeurs ne peuvent de toute façon même pas s'y présenter car il faut être de nationalité française.

Cette mesure s'inscrit dans une politique générale d'économies budgétaires qui s'ajoute à la suppression de 5600 postes de surveillants, à celle de 20000 aides-éducateurs, au transfert des assistantes sociales, des conseillers d'orientation, des médecins scolaires et de tous les agents de service aux départements et régions. Les besoins sont pourtant considérables. Il manque des dizaines de milliers de postes d'enseignants pour que les jeunes puissent étudier dans de bonnes conditions dans des établissements à taille humaine, et pas dans de véritables usines de 1200 élèves ou plus, et dans des classes avec des effectifs réduits. Il manque aussi des infirmières ou des agents de service. Ces suppressions de postes ne se font pas seulement sur le dos du personnel de l'Éducation nationale, mais aussi et surtout sur celui des jeunes, et en particulier ceux des classes populaires qui ont le plus besoin de l'école pour accéder à la culture.

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