La "réforme" selon Raffarin20/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1807.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La "réforme" selon Raffarin

Quand Raffarin avoue "Moins nous avons de marges financières, plus nous avons d'exigence en matière de réforme", il est clair que ce qu'il attend des prétendues réformes ce sont des économies pour le budget de l'État sur le dos des salariés de l'État et des usagers.

Car l'État a besoin d'argent, de plus en plus d'argent pour donner au patronat. Le Premier ministre rappelle qu'en matière d'emploi: "La création d'emplois par les entreprises, soutenue par des allégements de cotisations sociales ou les contrats sans charges sociales pour les jeunes que nous avons créés, reste évidemment le socle de notre politique". Une politique de cadeaux au patronat menée depuis des années, sans aucun effet sur l'emploi, qui vide les caisses de l'État et celles de la Sécurité sociale, pour le plus grand profit des actionnaires, et que chaque gouvernement aggrave un peu plus. Que les entreprises qui sont l'objet de tant de sollicitude de la part des gouvernements licencient à tour de bras, cela "inquiète" paraît-il Raffarin, qui suggère aux patrons de "ne pas hésiter à dénoncer les mauvais comportements, quand l'État de droit social n'est pas respecté". Il faut licencier dans les formes et d'ailleurs le gouvernement s'emploie à faciliter les choses au patronat, ne serait-ce qu'en abrogeant la loi dite de modernisation sociale qui compliquait un peu la procédure.

Quant aux travailleurs jetés dehors, aux jeunes qui ne trouvent pas d'emploi, toute une panoplie d'emplois précaires avec salaires précaires et incomplets est réactivée, sous des appellations parfois nouvelles, pour faire mine de se préoccuper de leur sort. Mais il y aura beaucoup de sigles différents pour peu d'emplois proposés.

Et puis il y a l'attaque contre les retraites, toujours en préparation avec des réunions hebdomadaires de concertation avec les organisations syndicales qui se prêtent au jeu et font mine de s'étonner que le gouvernement ne cède sur rien. La CGT découvre qu'il "ne s'agit plus d'une réforme destinée à améliorer ou consolider le régime actuel, mais bien d'un changement de système. En refusant de définir un niveau de revenu pour les retraites, le gouvernement fixe un cadre qui rendra nécessaire pour chacun de prendre un système complémentaire de retraite." Le gouvernement ne veut même pas s'engager sur la possibilité de partir avant 60 ans réclamée par la CFDT. Et évidemment, il ne veut pas revenir sur les mesures de Balladur.

En l'absence d'un rapport de forces favorable, il est bien évident que ce ne sont pas les réunions des chefs syndicaux avec le gouvernement qui vont faire reculer celui-ci sur son projet d'imposer un allongement de la durée de cotisation sans aucune garantie sur le montant de la pension de retraite.

Tous les projets que le gouvernement est en train de mettre en place, toutes ses prétendues réformes constituent une attaque en règle sur tous les fronts contre le monde du travail. Il ne faut pas le laisser faire. Il faut préparer une riposte à la hauteur des attaques en saisissant toutes les occasions de manifester notre opposition radicale à tous ces projets et notre détermination à les mettre en échec.

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