Collège Jean-Moulin - Montreuil (Seine-Saint-Denis) : La mobilisation a payé20/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1807.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Collège Jean-Moulin - Montreuil (Seine-Saint-Denis) : La mobilisation a payé

Depuis le mois de septembre, le collège Jean-Moulin de Montreuil accueille les élèves dans de bien mauvaises conditions. Cet été, ont commencé sur le terrain même de l'actuel établissement des travaux de construction d'un nouveau collège qui auraient dû être entrepris il y a déjà longtemps car cet établissement, de type Pailleron, construit dans les années 1960 pour durer vingt-cinq ans, fait courir de grands risques aux élèves et aux personnels qui y travaillent.

À la poussière, au bruit, aux dangers que représente un chantier dans un établissement scolaire, s'ajoute la crainte du moindre départ de feu qui pourrait avoir de tragiques conséquences dans ce bâtiment vétuste. C'est ce qu'une commission de sécurité communale, dont la visite avait été reportée trois fois depuis le début de l'année, a confirmé le 3 mars dernier. L'avis rendu fait apparaître que l'évacuation des quelque 600 élèves, en cas d'incendie, devrait être réalisée en 3 minutes 30, avant que le feu n'ait embrasé l'ensemble du bâtiment, et que l'escalier de secours ne résisterait pas au poids des élèves qui pourraient y avoir recours.

Mardi 11 mars, une semaine après le passage de cette commission et le début des travaux de sécurité dans le collège même, les enseignants réunis en assemblée générale ont décidé d'exercer leur droit de retrait, c'est-à-dire d'arrêter les cours tant que la plus élémentaire sécurité ne serait pas rétablie. Chantier à l'extérieur, chantier à l'intérieur, insécurité avérée, la coupe était pleine.

De leur côté, les représentants FCPE des parents d'élèves ont organisé une réunion rassemblant 50 personnes et ont exigé la fermeture immédiate de l'établissement. En commun avec les enseignants, ils ont essayé d'intervenir auprès de ceux qui pouvaient prendre cette décision de fermeture: la principale du collège, l'inspecteur d'académie et la mairie de Montreuil. Personne n'a voulu se mouiller: la principale s'est réfugiée derrière l'autorité de l'inspecteur, qui lui-même a fait la sourde oreille pendant deux jours. Quant à l'adjoint au maire PCF qui a reçu des parents et des enseignants, il a trouvé leur intervention importune à quatre jours de l'élection législative partielle qui devait avoir lieu dans la ville et a refusé d'intervenir pour que le collège soit fermé.

Finalement l'inspecteur d'académie a quand même été obligé de se déplacer le soir du 14 mars devant un comité d'accueil de parents et de professeurs. Il a d'abord essayé de les prendre de haut, avant d'adopter un ton paternaliste en annonçant, grand seigneur, qu'il n'y aurait aucune retenue sur salaire et que les travaux dans l'ancien bâtiment seraient terminés le week-end.

Son ton n'a trompé personne. C'est une reconnaissance de fait que les enseignants ont eu raison d'utiliser leur droit de retrait. Et c'est la mobilisation des parents et des personnels qui a permis d'accueillir, dès le lundi 17mars, les élèves dans de meilleures conditions, avec un nouvel escalier de secours, la mise en place de dispositifs anti-incendie et l'évacuation des objets les plus dangereux de la cour de récréation.

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