À Alstom Saint-Ouen (93)20/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1807.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

À Alstom Saint-Ouen (93)

À l'Alstom de Saint-Ouen, depuis fin janvier nous sommes sous la menace d'un plan de 105 suppressions de postes à l'usine des transformateurs. Les réactions n'ont pas traîné.

Quand on a su où se tenait la conférence de presse du PDG annonçant la vente de la filiale -un hôtel de luxe dans l'île de la Cité à Paris- nous avons débarqué à une petite centaine, histoire que ces messieurs ne soient pas tranquillement entre eux. Ils étaient protégés par des gros bras du service de sécurité (qui nous ont d'ailleurs expliqué que chez eux aussi il y a des réductions d'effectifs!) Nous n'avons pas pu les voir. Mais ils ont au moins pu nous entendre, ainsi qu'un certain nombre de journalistes présents, dont France3.

La direction a fait immédiatement circuler une note, signée du comité directeur au complet, dans laquelle il est dit que les directeurs "ne peuvent plus tolérer les comportements et les discours destructeurs qui risquent de nous mener à notre perte". Plutôt gonflé, de la part de ceux qui ont mené à la perte de 200 emplois il y a deux ans, et qui veulent en supprimer 105 aujourd'hui!

Il faut dire que 15 jours avant déjà, mardi 4 mars, nous nous étions invités à un colloque de la revue Liaisons sociales consacré aux restructurations et où étaient réunis des dizaines de directeurs du personnel de grandes sociétés. On y croisait ceux de Péchiney ou de Saint-Gobain.

En débarquant dans ce grand hôtel, les ouvriers étaient surpris de se retrouver au milieu de salons luxueux et des bouquets de fleurs, mais rapidement, tout le monde a compris. Le colloque s'intitulait: "Réussir juridiquement et socialement les restructurations". A l'Alstom Saint-Ouen, les restructurations, on connaît! C'est le même baratin d'un plan à l'autre: de prétendues surcapacités, des coûts à réduire... et une direction qui promet des investissements alors que ceux du précédent plan n'ont pas été faits.

Personne ne marche dans ce cinéma car nous savons que si nous laissons faire la direction ce sera la porte, sans guère de possibilités de préretraites ni de mesures d'âge car presque tous les anciens sont déjà partis.

Il n'y a qu'une façon de "réussir les restructurations" du point de vue des salariés, c'est d'interdire les licenciements collectifs! Un cortège commun aux salariés des nombreuses entreprises confrontées aux fermetures et aux licenciements est prévu dans la manifestation du 21 mars à Paris. Et il ne faudra pas s'arrêter là.

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