La SNCF organise sa propre concurrence ferroviaire13/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1806.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La SNCF organise sa propre concurrence ferroviaire

Selon l'Union professionnelle des cheminots CFDT de Tours, la société VFLI (Voies Ferrées Locales et Industrielles), filiale privée contrôlée à 100% par SNCF-Participations, est vivement intéressée par la reprise des dessertes fret SNCF de la gare de Port-de-Piles, située dans le département de la Nièvre.

Si cette reprise se faisait, cela reviendrait à privatiser l'exploitation de deux petites lignes dites à trafic restreint (30 km/h), sur lesquelles circulent uniquement des trains de fret de Port-de-Piles à Tournon et à Trogues en Indre-et-Loire, soit un trafic de près de 135000 tonnes en 2002. Dans la région, cette société serait également prête à reprendre l'acheminement des trains de cailloux à la gare de Thouars depuis les carrières des environs et à la desserte du futur "port sec" de Vierzon.

La société VFLI, créée par la SNCF le 1er janvier 1998, n'en est pas à son premier essai. Elle exploite aujourd'hui les lignes Autun-Avallon (y compris un aller-retour voyageurs) et Hondouville-Acquigny dans la région Bourgogne, les réseaux ferrés des Houillères du Bassin Lorrain, des Mines Domaniales de Potasse d'Alsace et les anciennes Voies Ferrées des Landes, des embranchements particuliers à Lyon, Loisy-sur-Marne et Lavéra.

Cette activité est encore marginale. Mais la direction Fret SNCF semble bien être l'instigatrice de cette privatisation rampante de l'activité de desserte terminale fret vers sa filiale VFLI.

Pour diminuer les coûts, Yves Bayle, le PDG de cette société, a sa recette: "Mettre en place une nouvelle race de cheminots, personnel polyvalent, capable de faire des travaux sur la voie, de débroussailler sur les lignes et d'être chef de trains, et pas, comme à la SNCF, cantonnés à un seul métier."

Selon la presse spécialisée, la création de cette filiale aurait le noble but "d'éviter de nouvelles fermetures de lignes ou permettre des réouvertures" et elle "doit mettre du baume au coeur des cheminots et des amateurs de chemins de fer".

Peu importe à ces laudateurs du privé si les salariés de cette entreprise seront des hommes à tout faire, travaillant avec du vieux matériel rebuté par la SNCF, sur des voies quasiment plus entretenues, pour un salaire de rien.

Espérons que la "race des cheminots" actuels, pour reprendre leur expression, saura empêcher cela et, pourquoi pas, obtenir la réintégration à la SNCF des personnels de cette entreprise et des quelques autres qui opèrent sur le territoire de ce pays!

Partager