Renault VI Vénissieux (69) : Négociations salariales et manoeuvres de la direction06/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1805.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault VI Vénissieux (69) : Négociations salariales et manoeuvres de la direction

À RVI, la direction voulait cette année un accord salarial qui soit signé par l'ensemble des organisations syndicales, et surtout les plus importantes, la CGT et la CFDT.

Après les grèves et les débrayages qui ont eu lieu surtout à Vénissieux et à Saint-Priest (voir LO nE1803), la CGT a organisé un vote dans les ateliers. À Vénissieux, 70% des votants se sont prononcés "contre la signature de l'accord" et "pour la poursuite des négociations". À Saint-Priest le vote n'a pas été organisé mais, lors d'une réunion d'information syndicale, les salariés présents se sont prononcés très majoritairement dans le même sens. Sur l'ensemble du groupe, les résultats ont été de 50,07% contre la signature de l'accord. La CGT a donc décidé de ne pas signer.

La direction a donc retiré son accord, puisqu'elle exigeait que les signataires représentent 75% des exprimés aux élections du CE, ce qui ne pouvait pas être atteint sans la signature de la CGT. Les autres organisations syndicales qui dès la fin de la deuxième réunion de négociation avaient décidé de ne plus appeler à faire grève, et qui ont toutes signé l'accord salarial, se sont alors déchaînées contre la CGT. Les signataires, dans leur surenchère, affirment tous qu'on aurait perdu des centaines d'euros, ce qui n'est pas vrai: ce sont les plus hauts salaires qui auraient eu le plus à gagner au remplacement de la prime de fin d'année par un 13e mois et, en contrepartie, il y avait blocage des salaires.

La direction aussi ne lésine pas sur la propagande. Dans un argumentaire rédigé pour la maîtrise, elle affirme clairement quel était son but avec cet accord: obtenir la paix sociale pour rassurer les actionnaires.

Une nouvelle réunion sur les salaires entre la direction et les syndicats a donc eu lieu le jeudi 27 février, une réunion classique comme il y en a tous les ans, où la direction annonce les mesures salariales sans demander de signature aux organisations syndicales. Elle a annoncé 1,7% d'augmentation générale.

Dans les ateliers, certains sont déçus par la non-signature de l'accord. Mais ce sont surtout ceux qui n'avaient pas fait grève et les membres de la maîtrise. Par contre, de nombreux grévistes sont contents du choix de la CGT de ne pas signer, d'autant qu'ils se rendent bien compte que cet accord aurait profité essentiellement aux coefficients les plus élevés.

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