ArcInternational : Durand casse les emplois06/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1805.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcInternational : Durand casse les emplois

Le samedi 1er mars, plus de 300 travailleurs et travailleuses d'Arc International (ex-Verrerie Cristallerie d'Arques) ont défilé autour de l'usine. Cette manifestation, appelée par les syndicats CGT, CFDT et FO, est une protestation contre les plans de restructuration qui touchent de nombreux secteurs de l'usine.

Dans cette entreprise de plus de dix mille salariés, la direction s'est étoffée d'un ancien dirigeant de chez Danone et multiplie les plans dits de "sauvegarde de l'emploi". Des salariés doivent accepter des mutations définitives dans l'usine, avec perte de salaire et déqualification. En cas de refus de la mutation, la direction se donne le droit de licencier le travailleur. C'est ainsi qu'une dizaine d'ouvriers ont été licenciés économiques.

La mise en place des 35 heures a entraîné une vague de mécontentement en 2000. À l'époque, près de 450 salariés de la VCA ont manifesté pour la mise en place d'une cinquième équipe, un sacré événement puisque la seule grève dans l'entreprise remonte à 1937. La direction a signé un accord de RTT avec plusieurs organisations syndicales, dont la CGT. S'il y a eu la mise en place de la cinquième équipe, les salaires sont bloqués pour plusieurs années et il n'y a eu aucune embauche. Plusieurs centaines de CDD ont même été licenciés.

Pour justifier ses attaques, baisses des salaires, aggravation des conditions de travail et licenciement des récalcitrants, la direction invoque la concurrence internationale et les productions de verre avec des coûts salariaux très bas comme en Turquie. En permanence, la direction met la pression et sème l'inquiétude parmi les salariés. Mais si la famille Durand envisage de diminuer les effectifs de l'usine, d'arrêter certains ateliers, c'est d'abord parce qu'elle délocalise ses fabrications en Chine et en Iran.

Cette famille est une des plus grosses fortunes de France et elle intègre sa stratégie des profits maximums dans le cadre du capitalisme mondial. Son discours paternaliste de "défenseur de l'emploi" passe de plus en plus mal auprès du personnel. Et si la manifestation n'a encore rassemblé qu'une petite minorité du personnel, l'idée de résister à cette famille soi-disant toute puissante fait son chemin dans la conscience de milliers de travailleurs.

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