Aéroport de Toulouse Blagnac : Le nettoyage en grève06/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1805.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroport de Toulouse Blagnac : Le nettoyage en grève

Samedi 22 février, les quarante salariés de la société Onet chargés du nettoyage de l'aéroport de Toulouse-Blagnac se sont mis en grève pour une durée illimitée, chefs d'équipe compris.

Les grévistes demandent entre autres de meilleurs salaires, dans une entreprise où ils ne dépassent guère le Smic. Ils demandent également la création d'une dizaine de postes supplémentaires pour mettre fin aux plannings déments, l'attribution d'une prime de panier et un treizième mois. Les grévistes informent les usagers de l'aéroport en organisant des barrages filtrants et, au bout de dix jours de grève, leur détermination est intacte. Pourtant les pressions contre eux ont été nombreuses. Tout d'abord, l'accès des zones réservées (après l'embarquement) leur a été interdit, y compris aux délégués, ceci au mépris de toute légalité. Il a fallu l'intervention de l'inspecteur du travail pour permettre, aux seuls délégués titulaires, la libre circulation dans l'aéroport. Des salariés d'Onet d'autres villes ont été envoyés, tous frais payés, pour remplacer les grévistes. Mais après leur passage, le sol se retrouve régulièrement jonché de confettis, de polystyrène, de lambeaux de journaux. La direction de la CCI qui gère l'aéroport se montre depuis le début du conflit complice de celle d'Onet; elle est venue menacer les grévistes de les envoyer devant les tribunaux pour sabotage... parce que les WC étaient bouchés.

La direction locale vient tâter le terrain mais les travailleurs ne s'en laissent pas conter. Toutes les discussions ont lieu devant l'ensemble des grévistes et ceux-ci ne veulent négocier qu'avec le directeur régional. Celui-ci est venu de Marseille les rencontrer mais l'entretien a tourné court. Il a seulement accordé l'attribution de tenues d'hiver (certains ne travaillent qu'avec une seule tenue d'été depuis deux ans) et s'il a promis le paiement de 80% des heures de grève, c'était seulement à condition que les grévistes reprennent le travail. Le compte n'y était vraiment pas et les grévistes, voyant qu'on n'avait rien d'autre à leur proposer, ont rapidement clos la discussion. Les autres rencontres avec la direction ont été également très brèves; s'il n'y a rien à leur proposer, les grévistes n'ont pas de temps à perdre en palabres.

Depuis, la direction d'Onet fait la sourde oreille et l'aéroport ressemble de plus en plus à une décharge. Le patron a choisi le pourrissement du conflit; pour le moment, on assiste plutôt à celui de l'aéroport!

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