Non au baratin et au projet du gouvernement27/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1804.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Non au baratin et au projet du gouvernement

Le gouvernement vient d'envoyer aux élus un document de quatre pages intitulé "Nos retraites: le devoir d'agir, ensemble", reprenant les mensonges concernant l'avenir des retraites pour mieux faire accepter ses projets qui visent à pressurer un peu plus les salariés et les futurs retraités, sous le fallacieux prétexte de sauver le système.

Alors que pour l'instant le système de retraites dégage des excédents, le gouvernement prévoit un déficit de 50 milliards d'euros par an dans une vingtaine d'années et de 100 milliards d'euros en 2040. C'est l'argument avancé pour justifier l'urgence des réformes si on veut sauver le système.

Ces sommes, avec les- quelles le gouvernement veut frapper les imaginations, ne sont pourtant pas si extraordinaires. Aujourd'hui même, et cela depuis des années, les gouvernements donnent chaque année sous forme de subventions, d'aides aux entreprises selon l'expression consacrée, 45 milliards d'euros. Ce sont les menus cadeaux du gouvernement au patronat qui, comme chacun sait, ne servent pas à créer des emplois et résorber le chômage, mais à remplir les poches des actionnaires.

Alors, 50 milliards d'euros pour les retraites dans vingt ans, sans parler des 100 milliards d'euros dans près d'un demi-siècle, alors qu'entre-temps la productivité, c'est-à-dire la capacité de produire davantage de richesses pour la même quantité de travail, aura été multipliée par deux ou trois, que la richesse nationale aura encore augmenté, cela ne serait certainement pas un problème. Il n'y a aucune raison que l'argent public soit distribué à fonds perdus au patronat, que ce soit lui et lui seul qui profite de l'augmentation de la productivité pour accroître encore la part des richesses qu'il accapare, et que ce soit encore et toujours dans la poche des salariés qu'on vienne puiser quand il n'y a plus de sous pour les dépenses sociales.

Car c'est bien cela que s'apprête à faire le gouvernement. Le gouvernement ne cache pas que c'est à l'ensemble de la classe ouvrière qu'il compte s'attaquer. Il affirme en effet que "d'ores et déjà, les salariés du secteur privé ont connu, dans les années 1990, une réforme importante qui devra être poursuivie, les autres régimes devront, eux aussi, s'adapter aux réalités démographiques". Il ne cache pas non plus que le montant des pensions des futurs retraités va être amputé puisqu'il s'engage, en tout et pour tout, à ne pas toucher au "montant des pensions des retraités actuels".

Lorsqu'il affirme hypocritement "l'effort n'est possible que s'il est partagé", il entend le partager entre les retraités et les actifs, mais certainement pas demander au patronat de sacrifier ses profits pour payer des salaires corrects et des retraites correctes.

Alors, pour sauver les retraites - et les salaires - menacées, non pas par l'évolution démographique, mais par l'avidité du patronat, il faudra décidément que la classe ouvrière impose ses solutions.

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