Intermittents du spectacle : Non à la remise en cause de leur régime d’assurance-chômage27/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1804.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Intermittents du spectacle : Non à la remise en cause de leur régime d’assurance-chômage

Les intermittents du spectacle en grève étaient plusieurs milliers à manifester dans les rues de Paris, mardi 25 février, contre la remise en cause de leur système d'assurance-chômage.

Le gouvernement, à l'unisson avec le Medef et Seillière, considère en effet que les quelque 100000 intermittents du spectacle coûtent trop cher aux caisses de l'Unedic. Aillagon, ministre de la Culture, reconnaît bien qu'il s'agit d'une profession particulière, "caractérisée par la discontinuité de l'emploi et la multiplicité des employeurs". Mais il évoque de prétendus abus pour remettre en cause l'ensemble du système. Quant au Medef, partenaire dans la gestion des caisses de l'Unedic, il dénonçait déjà, à la fin de l'an dernier, ce qu'il appelait des "dérogations totalement exorbitantes du droit commun" dont bénéficieraient les intermittents du spectacle. Il revient à la charge aujourd'hui, par la voix de son président, le baron Seillière, pour exiger une remise à plat de leur régime d'assurance-chômage.

En réalité, le système actuel est bien loin de compenser la situation de ces salariés précaires, intermittents, dont le statut bénéficie surtout à leurs employeurs. Même lorsque des emplois permanents, en contrats à durée indéterminée, pourraient exister, ils n'ont droit qu'à des CDD, qui permettent à tous les industriels du spectacle, aux producteurs d'émissions de télévision, de films, aux organisateurs de manifestations culturelles de toute sorte, de sous-payer ces salariés ou artistes, de leur imposer des horaires et des conditions de travail débridés. Entre deux contrats, deux tournées, deux spectacles, leur statut actuel d'intermittents leur permet de recevoir de l'Unedic une compensation financière du chômage subi. A l'heure actuelle, ils peuvent bénéficier des allocations de l'Unedic s'ils ont été déclarés pour un travail de 507 heures minimum sur une période de douze mois consécutifs. Ce serait cela qui engendrerait un déficit d'environ 750 millions d'euros dans les caisses de l'Unedic, et c'est donc cela que ministre et Medef veulent casser. Il n'est bien sûr pas question pour eux de faire payer les employeurs de ces salariés, qui pourtant profitent abondamment de ce système d'intermittence.

Raffarin et ses ministres, à l'unisson avec Seillière, Kessler et tous leurs compères patrons du Medef, mènent leurs attaques tous azimuts contre toutes les catégories de salariés... Mais les intermittents du spectacle n'ont aucune intention de se laisser faire et sont en train de le montrer.

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