Caen (Calvados) : La colère des pions est intacte27/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1804.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Caen (Calvados) : La colère des pions est intacte

Les pions et les aides-éducateurs de l'académie de Caen poursuivent la lutte contre le projet du ministre Ferry. Il s'agit de la suppression de 5600 postes de pions, de leur remplacement par un nouveau statut, plus précaire, d'assistant d'éducation, et du licenciement des 20000 emplois-jeunes de l'Education nationale, appelés aides-éducateurs.

Après le succès de la manifestation du jeudi 6 février à Paris, à laquelle participaient 3000 personnes, nous avons décidé d'organiser une semaine de grève du lundi 17 au vendredi 21 février. La journée du jeudi 20 constituait le point d'orgue. En effet, prenant à défaut la surveillance policière, nous avons réussi à pénétrer dans le rectorat et à l'occuper, à presque 120, dont une trentaine d'aides-éducateurs.

Nous avons manifesté dans le rectorat et rencontré le soutien du personnel. Celui-ci avait il y a peu fait une pétition pour protester contre la présence des flics dans le rectorat lors des journées de grève, et pour soutenir nos revendications. L'occupation s'est poursuivie avec un concert improvisé par deux collègues, à la guitare et au violon.

La rectrice étant absente, son adjoint dut sortir de son bureau, pour qu'il s'explique devant tout le monde. Il n'était visiblement pas à son aise de se voir pris à partie par des pions excédés par le mépris gouvernemental. La colère des collègues a encore grandi après les dernières annonces du ministère. Celui-ci a dit ne pas exclure la transformation des pions nouvellement embauchés, et donc non titulaires de leur poste, en assistants d'éducation, payés moins, travaillant davantage et plus flexibles. Le recrutement de ces derniers pour 2003 a en effet déjà sérieusement pris du retard.

L'occupation s'est poursuivie jusqu'à l'intervention des CRS. Nous étions alors encore une bonne soixantaine, et il leur a fallu employer la manière forte pour nous faire quitter les lieux. Furieux d'avoir été chassés de la sorte, mais contents d'avoir montré notre détermination, nous sommes redescendus vers le centre-ville en cortège. Nous aurons l'occasion de remettre ça après les deux semaines de vacances, notamment lors de la journée de grève appelée par les différents syndicats de l'éducation, le 18 mars, et même pourquoi pas? avant.

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