Banque de France - Paris : Une grève réussie27/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1804.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Banque de France - Paris : Une grève réussie

A la Banque de France, lorsque le 15 octobre 2002 nous avons reçu un message du gouverneur Trichet nous informant de deux missions confiées au secrétaire général Barroux -l'une chargée d'étudier le réseau de succursales, l'autre l'externalisation des comptes de la clientèle privée (c'est-à-dire principalement le personnel, puisque depuis 1993 la banque n'a plus le droit d'ouvrir de compte particulier afin de ne pas gêner les banques commerciales)- nous avons été très inquiets. Il faut dire que l'histoire récente des centres industriels, l'imprimerie de Chamalières et la papeterie de Vic-le-Comte, est encore dans toutes les mémoires (1000 suppressions de postes depuis 1995).

Le 16 décembre, après une AG appelée par cinq syndicats (CGT, CFDT, SNA, SIC, CFTC) rassemblant environ 800 personnes au siège, un appel à une grève de 24 heures fut lancé pour le lendemain, assorti d'un très timide appel à une assemblée générale à 10 h. Devant le succès de l'AG, FO rejoignit l'intersyndicale le 17. Environ 300 personnes étaient présentes ce jour-là et nous décidâmes de manifester jusqu'à l'Assemblée nationale, où Trichet devait se rendre. La manifestation était bon enfant, et nous avons attendu sa venue devant un cordon de CRS bloquant tous les accès. Il entra sous les cris de "Trichet en prison".

Vendredi 7 février, soir de départ en vacances à 17h, Trichet rendait public le rapport Barroux. Il est pire que les prévisions les plus pessimistes: fermeture de 159 succursales sur 211, suppression de 3200 emplois dont 1500 licenciements probables. Il fallait riposter. Mardi 11 février: un millier de personnes se rassemblent dans le grand hall à l'appel de l'intersyndicale où il ne manquait que la CGC, qui la rejoignit après l'AG, pour appeler à la grève le surlendemain. Fait exceptionnel à la banque, les sept syndicats étaient ensemble.

Jeudi 13 février: à l'AG de 10 h, nous étions de nouveau un millier dans le grand hall, plusieurs photographes de presse étaient là.

Les responsables syndicaux annonçaient une longue série de succursales fermées pour cause de grève, applaudis par l'assemblée. Des travailleurs des agences parisiennes, ainsi que du restaurant Ventadour et du service d'imprimerie/magasin d'Ivry-sur-Seine nous rejoignaient. La grève nationale est d'ores et déjà un succès "historique", selon la CGT.

Après une manifestation dans la "cour d'honneur" pour faire un "barrouxfffff" d'enfer sous les fenêtres de Barroux et de Trichet, armés de sifflets, crécelles, cornes de brume, d'une manifestation au-dehors, place des Victoires, la banque fit bloquer les portillons d'accès pour tenter de nous empêcher de rentrer. Mais nous arrivions à en maintenir un en position ouverte et tout le monde investit de nouveau le grand hall pour un dernier compte-rendu.

Vendredi 14 février, nous étions toujours aussi nombreux à l'assemblée générale. Les délégués syndicaux nous annonçaient que toutes les succursales étaient fermées avec environ 90% de grévistes en moyenne et annonçaient une grande manifestation nationale à Paris fin mars.

Une journée de mobilisation réussie, encourageante pour une lutte qui ne fait que commencer

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