Au Parlement européen : En fait de "stratégie pour l’emploi", des phrases creuses27/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1804.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Au Parlement européen : En fait de "stratégie pour l’emploi", des phrases creuses

Le 19 février, la Commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement européen discutait d'un rapport sur "de nouvelles propositions en faveur d'une stratégie pour l'emploi et d'une politique sociale au sein de l'Union européenne".

Comme d'habitude, derrière ces mots ronflants on ne trouvait que mesures creuses et voeux pieux. Notre camarade Arlette Laguiller est intervenue pour souligner l'indécence d'un tel rapport, du point de vue des intérêts des travailleurs.

"Il est quand même très choquant que dans ce qui est appelé "la stratégie pour l'emploi", le Parlement européen -pas plus que la Commission européenne- n'ait rien à dire sur les plans de licenciements des grandes entreprises qui frappent des dizaines de milliers de travailleurs dans toute l'Europe.

Je ne vais pas en faire la liste. Mais on peut parler d'Arcelor qui aujourd'hui va supprimer des milliers d'emplois -en France, en Belgique et en Allemagne. Arcelor fait pourtant des bénéfices importants.

Et face à cette situation de l'emploi, l'amendement qu'on nous propose c'est de "convier les entrepreneurs et les chefs d'entreprise à s'initier à la théorie et la pratique des sciences sociales dans le cadre d'une formation continue en mettant en oeuvre des pratiques conformes à une politique de responsabilité sociale d'entreprise"! On croit rêver. Si ce n'était pas tragique pour les travailleurs licenciés, on pourrait en rire, tellement c'est ridicule!

Concernant les amendements de compromis, nous ne voterons pas la plupart d'entre eux. En effet ceux-ci prônent soit "la flexibilité" (comme si les travailleurs qui l'acceptent étaient garantis de ne pas être licenciés), soit le développement des emplois à temps partiel, des "emplois secondaires exempts de taxes et de prélèvements sociaux", ainsi que d'autres "mini-emplois". Mais il y a une hypocrisie à vouloir s'occuper du sort des femmes et à recommander les emplois à temps partiel qui sont surtout occupés par les femmes qui, avec un salaire partiel, ne peuvent vivre correctement, surtout si elles ont des enfants à élever.

On nous parle aussi de la nécessité d'une meilleure productivité. Mais la productivité a considérablement augmenté ces trente dernières années, cela s'est traduit par des profits supplémentaires pour les actionnaires et les financiers et par des plans de suppressions d'emplois des grandes entreprises.

Quant au problème des retraites, on essaie de le faire passer "par la bande", presque en fraude, en disant que le "défi démographique est au rang des questions les plus importantes... dont les conséquences sont considérables sur les régimes des retraites".

Mais la démographie n'a rien à faire là. S'il doit y avoir un problème de retraites, il est dû au chômage grandissant, aux emplois à temps partiel, aux emplois mal payés, qui diminuent les cotisations aux Caisses de retraite."

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