Lycée Jean-Vilar (Meaux) : Bla-bla sécuritaire pour la population, rigueur budgétaire pour l'éducation !13/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1802.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Lycée Jean-Vilar (Meaux) : Bla-bla sécuritaire pour la population, rigueur budgétaire pour l'éducation !

C'est à une petite centaine, professeurs, personnels Atoss, élèves et parents d'élèves, que nous avons manifesté le vendredi 8 février entre le lycée Jean-Vilar à Meaux et la place de la mairie, aux cris de " budget sacrifié, élèves abandonnés, école en danger ". Ce qui nous a décidés à manifester, ce sont les dégradations de matériel qui ont eu lieu ces dernières semaines au lycée Jean-Vilar, comme dans d'autres établissements limitrophes. Des individus se sont introduits dans le lycée, dans la nuit du lundi au mardi, ont abattu à la masse un mur entre une salle de classe et un couloir, et ont mis le feu à des poubelles. Le collège Dunant, tout proche, avait brûlé à moitié quelques jours plus tôt, suite à un incendie volontaire.

Mais cela n'a été que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase car il y a bien d'autres raisons de se mettre en colère. Depuis le début de l'année, les établissements scolaires de la ville de Meaux souffrent d'une pénurie générale de moyens. Par exemple pour ne parler que du lycée Jean-Vilar, nous n'avons que deux CPE (conseiller principal d'éducation) pour 1 400 élèves alors qu'elles sont, entre autres, chargées d'organiser le travail des surveillants, vérifier les absences, prendre contact avec les parents en cas de problèmes, etc. De même nous n'avons que deux surveillants en moyenne par jour, ce qui rend bien évidemment très difficile la surveillance des couloirs. Il manque de plus du personnel d'entretien, etc.

Le lycée Jean-Vilar recrute des élèves de milieu populaire et c'est à ces élèves-là que l'Éducation nationale retire des postes, des heures de soutien, des activités périscolaires. Alors il ne faut pas s'étonner de l'échec scolaire.

C'est pour dire tout cela que nous avons manifesté, avec les autres établissements du secteur, bloquant un petit moment l'artère centrale de la ville, en invitant la presse locale. À peine la nouvelle était-elle connue, que Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement et ancien maire de Meaux, invitait des représentants des établissements concernés à une table ronde, le jour de la manifestation. Tentative de désamorcer le mouvement ? Toujours est-il que ce que nous y avons entendu nous a plutôt convaincus de continuer après les vacances. Selon lui, le problème ne serait pas le manque de moyens, puisqu'on en aurait rajouté depuis des années, ce qui est faux. Mais l'Éducation nationale souffrirait d'un manque... de coordination avec la police ! En bref, il nous invitait à nous transformer en indicateurs, faisaient remarquer certains collègues. Il a de plus confirmé la construction prochaine d'une caserne de CRS non loin du lycée, comme si cela devait nous rassurer.

Voici à quoi se résume la politique " sécuritaire " du gouvernement : supprimer de nombreux postes dans l'Éducation nationale, et en créer quelques-uns dans la police. Et les élèves auront le choix entre se tenir à carreau dans des établissements sans moyens, ou être jetés derrière les barreaux... pardon, dans des centres éducatifs fermés comme le dit hypocritement le gouvernement.

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