Arcelor (Belgique) : Manifestation contre les licenciements13/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1802.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Arcelor (Belgique) : Manifestation contre les licenciements

Vendredi 7 février, les entreprises Arcelor en Belgique étaient en grève et une manifestation a eu lieu au matin à Seraing.

En effet, le plan de restructuration d'Arcelor, annoncé le 24 janvier dernier, prévoit entre autres la fermeture d'ici à 2005 des deux hauts fourneaux de Cockerill Sambre à Seraing et Ougrée, près de Liège. Deux mille emplois y sont menacés directement. Mais les travailleurs de la ligne froide et quelques 6 000 travailleurs des firmes extérieures liées aux hauts fourneaux craignent aussi pour leur emploi.

La grève et une manifestation ont été décidées par les dirigeants des deux grands syndicats FGTB (socialiste) et CSC (chrétien). Ceux-ci n'ont pas organisé d'assemblée générale pour discuter des revendications ou des actions. La plupart des travailleurs - y compris ceux directement concernés - ont appris le rendez-vous par la presse et par le bouche-à-oreille.

Malgré cela, la grève a été très bien suivie et 6 000 personnes sont venues à la manifestation : les travailleurs des entreprises liégeoises directement concernées, mais aussi des élèves et des professeurs des écoles de la ville. Les syndicalistes des autres sites d'Arcelor en Belgique étaient venus, mais n'avaient pas mobilisé les travailleurs pour le déplacement.

Des représentants politiques wallons étaient présents aussi - les élections législatives ayant lieu en mai... Mais les dirigeants syndicaux et le bourgmestre socialiste de Seraing ont été hués unanimement. Le meeting fut alors fort bref, les autres huiles ayant préféré repartir sans faire la même expérience. Tout ce beau monde, qui verse aujourd'hui des larmes de crocodile sur le sort des travailleurs et de la région, avait présenté la vente de Cockerill Sambre à Usinor en 1998 comme une chance pour l'emploi, et les deux plans de restructurations qui ont depuis lors fait passer à la trappe plus de 2 000 emplois comme une nécessité. Ils font semblant aujourd'hui d'être indignés devant la " trahison " d'Arcelor. Les projets de restructuration de la sidérurgie européenne étaient pourtant bien connus.

Les politiciens n'avaient rien à dire, mais les travailleurs n'ont pas eu la parole. Aucune action pour la suite n'a été proposée. Les manifestants partageaient le sentiment d'être venus pour rien.

La fermeture des hauts fourneaux est une véritable catastrophe pour cette région où le chômage atteint déjà 22 à 27 %. Beaucoup de travailleurs ne veulent pas entendre parler d'un " plan social ", car cela ne résoudra en rien le problème de leurs enfants qui ne trouveraient plus de travail dans la région. Et la perspective de chercher du travail en Flandre s'assombrit. Le chômage des jeunes y a augmenté de 18 % en un an. La colère est là, mais que faire contre une multinationale ?

Avec les suppressions d'emplois annoncées dans de nombreuses entreprises, privées comme Philips et publiques comme la SNCB, beaucoup de travailleurs sont conscients de la nécessité d'un mouvement d'ensemble contre les licenciements. Mais ce ne sont certainement pas les organisations syndicales qui l'organiseront.

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