Système-U - (Banlieue de Caen) : Grève pour les salaires30/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1800.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Système-U - (Banlieue de Caen) : Grève pour les salaires

Les entrepôts Système-U du " Nord-Ouest ", c'est-à-dire du Calvados et du Nord, ont fait cinq jours de grève du 13 au 18 janvier. Il faut dire que la direction de cette entreprise était un " patron de choc ", méprisante avec les ouvriers, et que beaucoup de jeunes qui passaient dans ses entrepôts, à faire de la manutention, n'avaient qu'une idée : changer de travail au plus vite. Les salaires avaient été maintenus au Smic pendant vingt ans.

Et puis, il y a plus d'un an, une bonne équipe d'ouvriers ont décidé de commencer à s'organiser. Une section syndicale a été créée, d'abord aux centres de Rots-Carpiquet, près de Caen, puis à Beuzeville, près de Lisieux.

Au moment de Noël 2001, une première grève de quelques jours à Rots-Carpiquet avait permis d'obtenir 700 F d'augmentation.

Cette année, la grève a redémarré sur les salaires, dans tous les centres du Nord-Ouest à la fois. Le personnel des sites du Calvados était en grève à 90 %. Les entrepôts ont été bloqués, et les camions étaient filtrés à la sortie. Bien sûr, la direction a fait venir un huissier, puis des ordonnances d'un juge, pour faire lever les barrages, sous prétexte qu'il y avait des denrées périssables. Le juge et la police défendaient seulement le patron : il n'a pas empêché que celui-ci fasse sortir aussi les camions chargés de denrées non périssables, et même fasse venir des employés des magasins ou des bureaux pour préparer - avec bien du mal !- les livraisons avec les cadres, c'est-à-dire briser la grève !

Les grévistes, eux, tenaient bon, jusqu'au week-end. La direction se contentait d'envoyer des ultimatums, proposant 14 euros d'augmentation, mais quand elle a vu que les piquets reprenaient dimanche à minuit pour une nouvelle semaine, elle a négocié et lâché 46 euros pour tous. Le travail a repris dans tous les centres à la fois.

Ce patron de choc a donc dû lâcher plus de 150 euros, 1 000 F, en un an. Et surtout, les travailleurs ont pu éprouver la solidarité, entre eux déjà, dans cette grève largement majoritaire, mais aussi avec les familles, qui passaient aux piquets, apportaient des collations, avec le soutien financier et militant des UL-CGT de Caen, et même avec les travailleurs de Moulinex, dont un centre continue à fonctionner en banlieue nord de Caen, près des entrepôts, et qui sont venus soutenir chaleureusement ce mouvement. Cette solidarité aussi, c'est un des grands acquis de la grève !

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