Daewoo-Orion - Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) : Après l'annonce de la liquidation judiciaire, " Daewoo voleur, État complice " !30/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1800.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Daewoo-Orion - Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) : Après l'annonce de la liquidation judiciaire, " Daewoo voleur, État complice " !

Si le travail avait finalement repris le 20 janvier chez Daewoo, l'incendie trois jours plus tard du stock de tubes cathodiques n'a fait que précipiter une fermeture annoncée. Lundi 27, le tribunal ordonnait la liquidation judiciaire et 537 licenciements. Mais une partie des travailleurs veut des garanties et est déterminée à se battre pour les obtenir. Comme l'a dit Ammar Bouchama, un représentant des travailleurs - ex-CFDT -, à la manifestation parisienne du 28 janvier " les seuls combats perdus sont ceux qu'on ne mène pas ".

Dès le lendemain de la liquidation judiciaire, l'intersyndicale CGT-FO-CFTC avait appelé à se rendre en car à Paris. De son côté la CFDT appelait à une assemblée à Longwy ; elle s'est retirée du mouvement en décembre, accusant à de multiples reprises l'intersyndicale de " terrorisme " pour avoir fait le chantage au déversement de produits toxiques dans la rivière.

Près de 200 travailleurs ont fait le déplacement de Longwy à Paris. Arrivés devant le ministère de l'Économie et de l'Industrie, les délégués ont commenté l'entrevue qu'ils venaient d'avoir avec Nicole Fontaine, la ministre de l'Industrie. Aucune promesse si ce n'est que le préfet va coordonner l'action des pouvoirs publics et recevra les délégués mercredi 29. Pour les pouvoirs publics, Daewoo a rempli son contrat bien que le groupe ait reçu au total 450 millions de francs pour trois usines désormais toutes fermées !

L'intersyndicale exige un congé de conversion de deux ans, une indemnité de préjudice, sans oublier une carte de séjour de dix ans pour la centaine de travailleurs qui en ont une d'un an seulement. Comme l'a rappelé la responsable de l'Union locale CGT de Longwy " Chirac a bien su fournir un passeport français à l'ancien patron de Daewoo, Kim Woo-choong, il doit donner une carte de dix ans aux ouvriers de Daewoo ".

Venue à la manifestation, comme elle l'avait promis lors de sa visite à l'usine le 14 janvier, notre camarade Arlette Laguiller s'est adressée aux travailleurs. Les assurant de son soutien et de celui de Lutte Ouvrière, elle a précisé qu'elle était intervenue au Parlement européen pour demander à la Commission européenne d'exiger le remboursement des aides et qu'elle les informerait de la réponse de la Commission. Elle a été chaleureusement applaudie.

La manifestation du 28 janvier s'est ensuite rendue à l'ambassade de Corée du Sud, aux Invalides. Aux cris de " Daewoo voleur, État complice ", la manifestation partie à pied fut vite bloquée à Austerlitz par des CRS, venus plus nombreux que les manifestants ! On envoie les CRS contre les travailleurs licenciés, et pas contre les patrons voyous comme celui de Daewoo, poursuivi pour malversations mais qui coule des jours heureux dans une villa de la Côte d'Azur. Finalement, c'est en car que nous avons pu rejoindre une ambassade de Corée investie, elle aussi, par les CRS.

Si la faillite de Daewoo a mis sur le carreau des milliers d'ouvriers non seulement en France mais aussi en Corée, les beaux morceaux du groupe ont été rachetés. La branche automobile, reprise par General Motors, vient d'annoncer plus de 400 millions d'euros pour lancer de nouveaux modèles. Et il n'y aurait pas d'argent pour les travailleurs licenciés ?

L'intersyndicale CGT-FO-CFTC continue la lutte pour obtenir des pouvoirs publics des assurances pour l'avenir des travailleurs. Une manifestation était annoncée à Longwy, le 31 janvier, avant la manifestation régionale sur les retraites à Metz le 1er février.

Comme le disent les travailleurs de Daewoo, les pouvoirs publics ont ouvert les cordons de la bourse suite à l'incendie qui a ravagé le château de Lunéville. Alors " pas de raison qu'il n'y ait pas d'argent aussi pour nous. "

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