Reims-Aviation (Marne) : La mobilisation continue24/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1799.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Reims-Aviation (Marne) : La mobilisation continue

Le jeudi 16 janvier, le tribunal de commerce de Reims n'a accordé qu'un sursis d'une semaine à Reims-Aviation menacée d'un dépôt de bilan (LO du 17 janvier 2003). La clôture de la période de dépôt des dossiers de reprise est donc fixée au vendredi 24 janvier. Le tribunal quant à lui rendra son jugement le 29 janvier.

Pour entendre le jugement du tribunal de commerce, les 460 travailleurs avaient décidé de venir ensemble au palais de justice. Partis de l'usine, ils ont donc fait le chemin en voiture, au ralenti, en faisant entendre leur concert de klaxon. A leur arrivée, ils ont bloqué pendant quatre heures la place du Théâtre au centre-ville, là où passent tous les bus de Reims.

Le rassemblement devant le palais de justice avait été préparé pendant plusieurs jours par des diffusions de tracts aux portes des entreprises, à l'hôpital, au centre-ville, faites par les travailleurs de Reims-Aviation eux-mêmes, qui voulaient ainsi appeler les autres salariés à leur apporter leur soutien ce jour-là. Toutes ces actions firent que, à l'arrivée des travailleurs de Reims-Aviation, un certain nombre d'autres travailleurs les attendaient déjà : de Valéo, de la municipalité, des mutuelles ou encore d'Aries, une entreprise également en dépôt de bilan.

Lorsque les travailleurs voulurent pénétrer dans la salle d'audience pour entendre le verdict, une toute petite poussée suffit à écarter les quelques policiers présents et à les empêcher de bloquer le passage. Il aurait été tout de même anormal que les salariés ne puissent pas entendre un jugement qui les concernait au premier chef.

Lorsqu'il fut annoncé que le délai accordé n'était que d'une semaine, tous les travailleurs prirent cette décision comme une gifle. Beaucoup ne se sont d'ailleurs pas gênés pour dire crûment ce qu'ils pensaient de ce sursis symbolique et des juges qui en avaient décidé ainsi.

Le lendemain, vendredi 17 janvier, alors que la journée était chômée, une assemblée générale a réuni une très grande partie du personnel à l'usine. Il fut annoncé qu'un nouveau repreneur s'était fait connaître. Il s'agissait de Wagrapar, un groupement de financiers dont l'élément publiquement fédérateur est le fils de Raymond Barre, ancien Premier ministre de Giscard.

Ce dossier de reprise n'est pas encore déposé, mais il prévoit d'ores et déjà de ne pas réembaucher plus de 300 travailleurs, ce qui laisserait environ 150 d'entre eux sur le carreau. En fait, même si cette annonce soulage certains (vu que le premier repreneur, le groupe autrichien Ventana, ne veut lui reprendre que 215 salariés et abandonner une partie de l'actuelle production), elle n'est pas acceptable en l'état et ne le sera pas tant que tous les travailleurs n'auront pas leur emploi et leur revenu sauvegardés.

Les travailleurs de Reims-Aviation n'ont donc pas fini de faire parler d'eux. Une nouvelle manifestation est prévue mercredi 29 janvier devant le palais de justice, qu'il convient maintenant de préparer.

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