Grenoble : Les agents mobiles de Securitas en grève24/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1799.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grenoble : Les agents mobiles de Securitas en grève

La colère est grande chez les agents mobiles de la société de gardiennage Securitas, dans la région grenobloise, en grève depuis le dimanche 5 janvier. Ils réclament l'égalité des salaires et des primes avec leurs collègues de l'agence lyonnaise : augmentation du coefficient salarial, prime de fin d'année de 304 euros, officialisation de la prime " qualité " de 367 euros et une prime de remplacement en cas de non-respect des délais.

La grève ne touche que les 37 agents mobiles, les " rondiers ", sur les 480 agents de l'agence grenobloise, occupés essentiellement en point fixe à des tâches de gardiennage.

Ces gardiens sont très mal payés. Le salaire moyen est inférieur à 1000 euros par mois, toutes primes comprises. Ceux qui ont un chien gagnent 70 à 140 euros de plus par mois pour l'entretien de l'animal. Ceci pour un travail en poste, jour et nuit, avec deux week-ends travaillés par mois. Ajoutons à cela qu'avec la flexibilité des horaires, les salariés peuvent faire jusqu'à 44 heures par semaine, sans toucher d'heures supplémentaires. Bien que le planning soit connu chaque fin de mois, la direction se réserve un quota de plusieurs dizaines d'heures pour appeler les rondiers suivant ses besoins. Normalement, il existe un délai de prévenance de sept jours mais il est rarement respecté. Les grévistes ne supportent plus cette situation qui les met à la disposition du patron 24 heures sur 24.

Pour l'instant, la direction refuse toujours d'entendre les grévistes. Elle les a tous assignés au tribunal en référé, qui a accepté la demande patronale de faire lever le piquet de grève.

Après deux semaines, vingt-deux lettres de licenciement sont tombées, pour les agents comme pour les délégués syndicaux (CGT et CFDT). Les rondiers sont toujours devant leur entreprise, jour et nuit. Ils distribuent des tracts aux travailleurs de la zone industrielle qui passent devant leur campement. Ils reçoivent tous les jours de nombreux soutiens, du simple coup de klaxon à des dons financiers en passant par des pizzas ou des palettes pour se chauffer.

Lundi 20 janvier, ils se sont rendus tous ensemble à la direction pour dire qu'ils refusaient les entretiens préalables au licenciement.

Sécuritas a les moyens de satisfaire leurs revendications. Elle est la première société de gardiennage en Europe avec 17 000 salariés en France. Mais les grandes entreprises , comme à Grenoble Schneider Electric ou Atofina , qui sous-traitent le travail de surveillance de leurs usines, sont complices et tout aussi responsables des conditions de travail chez Sécuritas comme dans d'autres entreprises de sous-traitance.

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