Centre communal d'Action sociale de Grenoble : Grève des " nounous "24/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1799.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Centre communal d'Action sociale de Grenoble : Grève des " nounous "

Après la réunion d'un groupe de travail sur les conditions des assistantes maternelles (AM), les " nounous ", l'administration du CCAS de la ville de Grenoble leur proposait 0,05 % d'augmentation. Ces miettes ont fait déborder le vase et elles se sont mises en grève avec détermination.

Lundi 7 janvier, une assemblée générale regroupant 60 aides-maternelles sur les 126 dépendant d'une des six crèches familiales, votait la grève illimitée, réclamant :

- 1,02 E de plus, par jour et par enfant ;

- une augmentation de l'Indemnité forfaitaire de repas (IFR) ;

- le paiement intégral des heures supplémentaires ;

- trois jours de congés supplémentaires, comme les agents titulaires de la petite enfance qui travaillent dans les crèches collectives.

De par leur travail, les assistantes maternelles sont isolées, elles se connaissent peu, si ce n'est au sein de leur quartier. De plus, elles sont précaires, c'est-à-dire non-titulaires de la fonction publique territoriale.

A partir du 13 janvier donc, les nounous étaient en grève à 75 %. L'administration cherchait des places dans les crèches collectives, mais n'en a trouvé aucune !

Le lendemain, un cortège accompagné de poussettes avec de grosses poupées traversa la ville pour arriver à la mairie. Là, les nounous se sont installées à plus de 60 dans le salon d'honneur de l'hôtel de ville en chantant des comptines, revues et corrigées, au maire socialiste, Michel Destot. Ce dernier, la main sur le coeur, leur a expliqué qu'il ne pouvait pas les augmenter car ce serait les familles déjà modestes qui paieraient.

Jeudi 16 janvier, elles étaient encore 87 sur 126 en grève. A 21 h 30, les négociations, où elles avaient tenu à être nombreuses (20), s'interrompaient. Les grévistes étaient abattues mais prêtes à continuer et le lendemain, après encore des heures de discussion, elles obtenaient 1,36 euro de plus par jour pour le premier enfant, 0,27 E pour le 2ème et le 3ème. La prime d'IFR passait de 6,44 E à 6,52 E par jour, un " panier pédagogique " de 30 E par mois et par assistante maternelle leur était accordé, ainsi qu'une inscription à la ludothèque et un jour de grève payé sur les quatre.

Toutes étaient contentes de s'être battues. Plusieurs se sont syndiquées et ont pris conscience de leur force quand elles sont ensemble. D'ailleurs elles ont fait école : lundi 20 janvier, c'est le service financier du CCAS qui a décidé de se mettre en grève !

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