Caen : La réponse des pions au gouvernement24/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1799.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Caen : La réponse des pions au gouvernement

Depuis la rentrée scolaire, comme dans nombre de régions, les surveillants et aides-éducateurs de Basse-Normandie luttent contre les mesures gouvernementales.

Une réunion entre délégués des différentes académies en lutte avait lieu le samedi 11 janvier à Nantes, afin de coordonner le mouvement. Plus de trente délégués représentant une dizaine de localités y assistaient. Parmi les régions en pointe, on peut citer la Corse, en grève depuis le 20 novembre à presque 100 %, Brest où les pions ont organisé une manifestation regroupant 5 000 personnes mi-décembre, Rennes, Toulouse et Nantes où la grève dure depuis fin novembre. Ailleurs, des journées ponctuelles de grève ont été suivies entre 60 et 85 %, ce qui a par exemple permis à Angers une manifestation commune avec des précaires et les salariés menacés de licenciements dont ceux d'ACT, regroupant 1 500 personnes le 9 janvier dernier. Pour l'académie de Caen, nous avons fait une semaine de grève très majoritairement suivie du 16 au 20 décembre, ponctuée par l'occupation d'une antenne ANPE le mardi, puis le blocage du rectorat le jeudi.

La discussion qui a suivi portait sur la grève nationale du 28 janvier. Nous avons convaincu d'y participer avec nos propres mots d'ordre ceux d'entre nous que l'attitude des syndicats avait échaudés. Il faut dire que dans certaines académies, le collectif des pions et emplois-jeunes en lutte doit batailler contre ces derniers : à Toulouse, le Snes s'est permis d'envoyer un communiqué d'appel à la reprise du travail dans tous les établissements !

Afin d'élargir le mouvement, l'initiative a été prise d'envoyer à tous les syndicats un communiqué demandant l'organisation de la grève reconductible de tous les personnels de l'Éducation nationale, ainsi que l'organisation d'une manifestation à Paris en semaine (celle du dimanche 8 décembre n'étant pas considérée comme un succès).

Il restait alors à relancer la mobilisation dans nos académies respectives. À Caen, nous étions presque 150 en assemblée générale le vendredi 17 janvier, journée de grève nationale des surveillants. Les taux de grève de surveillants oscillaient entre 60 et 75 % selon les départements, et atteignaient 45 % chez les conseillers principaux d'éducation, nos supérieurs hiérarchiques. L'annonce de Ferry a bien été traduite : non seulement les 16 000 postes qu'il a annoncés ne compensent pas les pertes d'emplois. Mais en plus, cela entérine le nouveau statut, dont la précarité s'inspire directement des emplois-jeunes. Et pour bien faire comprendre notre colère, nous avons occupé l'inspection académique à près d'une centaine, tandis qu'une délégation était envoyée au rectorat. Celle-ci étant revenue faire un compte-rendu à l'inspection académique, nous avons décidé de poursuivre l'occupation jusqu'à l'arrivée des CRS. Et alors que ceux-ci s'apprêtaient à nous déloger, nous sommes sortis en chantant et en scandant des slogans.

Une journée réussie qui en appelle d'autres, à commencer par le jeudi 23 et le mardi 28 janvier, journée de grève nationale concernant l'ensemble du personnel de l'Éducation nationale.

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