Reims-Aviation (Marne) : Mobilisation contre les licenciements16/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1798.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Reims-Aviation (Marne) : Mobilisation contre les licenciements

Les 461 salariés de Reims-Aviation menacés par un dépôt de bilan de l'entreprise, qui mènera soit à la liquidation judiciaire soit à la reprise par un autre groupe, étaient revenus de leurs congés de Noël avec la ferme intention de faire savoir qu'ils n'entendaient pas se laisser faire. D'autant que le seul repreneur qui jusqu'à présent s'est fait connaître a dit qu'il garderait tout au plus 215 salariés.

L'intersyndicale CGT-FO-CGC avait prévu de tenir un stand sur la place principale de Reims le samedi 11 janvier, où serait exposé un F406, l'avion produit par Reims-Aviation. Dès le lundi 6 janvier, les travailleurs eurent à coeur de préparer la mobilisation du samedi suivant. A peine le tract d'appel était-il imprimé que l'équipe des machines-outils alla le diffuser aux travailleurs de la sucrerie de Bazancourt, proche de Reims-Aviation. D'autres salariés en prirent pour distribuer dans les villages alentour. Un travailleur s'en fit photocopier quelques centaines par un Conseil municipal. À Valéo, nous étions 25 devant l'usine pour rencontrer les travailleurs qui rentraient. Partout, l'accueil fut chaleureux, surtout bien sûr dans les entreprises où les travailleurs étaient eux aussi menacés de licenciement.

De nombreux salariés prirent également l'initiative de distribuer le tract dans les supermarchés de la ville, dans les galeries commerçantes où les vigiles nous laissèrent faire.

Durant toute la semaine des salariés sont donc venus chercher des paquets de tracts pour les distribuer ne serait-ce que dans les boîtes à lettres de leur quartier. Plus de 200 travailleurs participèrent aux activités de préparation et plus de 20 000 tracts furent distribués.

Le samedi 11, nous étions plus de 600 à défiler dans les rues de Reims malgré le froid. Pour un premier samedi de soldes, la place d'Erlon, la place centrale de la ville, fut très animée. Dans la manifestation il y avait bien sûr une très grande partie des salariés de Reims-Aviation, mais aussi leurs familles (notamment des enfants). Même des retraités avaient fait le déplacement.

Des travailleurs d'autres entreprises rémoises ont tenu à exprimer leur solidarité et à protester contre les menaces de licenciement. Valéo, la VMC, Tissmétal, Le Printemps, Henkel, étaient représentés. Mais c'est surtout les conducteurs de bus de la TUR qui furent remarqués. Voir les bus arrêtés les uns derrière les autres bloquant la place du Théâtre, cela faisait plaisir, d'autant qu'il y avait eu déjà un débrayage bien suivi à la TUR le matin même.

Dans la manifestation, on scandait entre autres slogans " Reims-Aviation, Le Printemps, Aries, aux patrons de payer, pas aux ouvriers ! " Après avoir " salué " la chambre de commerce et d'industrie, la sous-préfecture et la mairie par des pétards, les manifestants sont passés devant le magasin Le Printemps, où les 130 employés risquent fort de perdre leur emploi également. Place d'Erlon, le maire de Reims se sentit obligé de se montrer quelques minutes, lui qui avait pourtant déclaré auparavant qu'il ne pouvait rien faire, vu que l'usine ne se situait pas sur le territoire de la commune mais à quelques kilomètres !

Forts de ce premier succès, nous sommes donc repartis pour une deuxième semaine de mobilisation, décidés à lutter pour que soient préservés nos salaires et nos emplois. Cette fois, c'est l'audience du tribunal de commerce qui doit décider du sort de Reims-Aviation,- qui nous en donne l'occasion.

Une nouvelle manifestation, où tous les travailleurs de l'agglomération sont de nouveau invités, aura lieu le jeudi 16 janvier à 14 heures devant le Palais de Justice.

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