Peugeot Citroën Automobiles (Sochaux) : La course à la productivité ne passe pas16/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1798.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Citroën Automobiles (Sochaux) : La course à la productivité ne passe pas

Depuis plusieurs mois, la direction de Peugeot Citroën Automobiles affiche clairement ses objectifs : produire plus de véhicules avec toujours moins de personnel.

Aux usines de Sochaux, par exemple, il s'agit de supprimer 3 000 emplois dans les trois années qui viennent. Dans les ateliers de fabrication, cela devrait correspondre à une augmentation de la productivité de 12 à 13 % par an. Pour certains secteurs ou services - comme la logistique -, c'est même du 30 % par an. Mais bien d'autres catégories sont directement visées : conducteurs d'installation, techniciens, maintenanciers, etc.

C'est ainsi qu'à l'occasion de la reprise du travail, le 6 janvier, la direction a voulu profiter d'une réorganisation technique d'une chaîne, dans un atelier de montage, pour essayer d'imposer un plus de production. Mais les ouvriers de ce secteur ne l'ont pas entendu de cette oreille.

Le mardi 7, pour la tournée du matin, 36 ouvriers sur 58 ont débrayé à l'appel de la CGT. Les ouvriers ne voulaient discuter qu'avec le responsable de la production et celui du bureau des méthodes. Ceux-ci n'ont pu que s'exécuter, et d'ailleurs en ont entendu des vertes et des pas mûres. Les grévistes exigeaient l'implantation de quatre nouveaux postes.

Pour la tournée de l'après-midi, la hiérarchie a tout fait pour dissimuler les débrayages du matin. Officiellement, la pagaille sur les chaînes était due à des " problèmes techniques ". Mais une fois informés par les délégués du personnel, les gars de l'après-midi ont débrayé à leur tour.

Devant une telle situation, la direction a aussitôt partiellement reculé, en étant obligée d'implanter un poste supplémentaire, de maintenir des aides sur d'autres postes, et aussi de procéder à des améliorations techniques.

Mais, comme à son habitude face à des débrayages, la direction a tenté de mobiliser un certain nombre d'ouvriers d'autres secteurs pour remplacer les grévistes. Réponses sans appel : " Si c'est pour des retouches, OK ; mais si c'est pour remplacer des grévistes, pas question ! "

Ces débrayages n'ont concerné que quelques dizaines d'ouvriers dans un seul atelier. Mais les grévistes savaient parfaitement qu'ils pouvaient compter sur l'appui moral de tous les ouvriers de fabrication, qu'ils étaient en quelque sorte leurs porte-parole.

L'heure est à la résistance, dans toute l'usine, contre les pressions permanentes de la direction.

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