États-Unis - Peine de mort : L'assassinat légalisé battu en brèche16/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1798.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis - Peine de mort : L'assassinat légalisé battu en brèche

Le gouverneur républicain de l'Illinois, État du nord des États-Unis qui englobe la ville de Chicago, a annoncé qu'il graciait quatre condamnés à mort et commuait la peine de près de 140 autres condamnés. Il a été reconnu que les aveux des quatre graciés avaient été arrachés par la torture, comme aux autres prisonniers. Il y a trois ans, le même gouverneur avait décidé de suspendre toutes les exécutions. Il avait été établi que depuis 1977 il y avait eu, parmi les condamnés à mort, davantage de prisonniers innocentés et libérés que de gens dont la culpabilité avait été certaine jusqu'à leur exécution.

Ces erreurs judiciaires rappellent les méthodes de la police aux États-Unis, qui n'hésite pas à employer les coups, les tortures, les fausses preuves ou encore les témoignages fabriqués, pour trouver coûte que coûte un coupable. Et le mépris pour les prisonniers, en majorité issus des classes pauvres, pèse lourd, bien souvent mêlé au racisme, quand ce n'est pas à la haine à l'encontre des militants noirs qui, il y a trente ans, ont osé défier l'appareil d'État le plus puissant de la planète, comme le prouve le cas de Mumia Abu-Jamal, toujours dans le couloir de la mort, dans l'attente de son exécution, dans une prison de Pennsylvanie, malgré tous les éléments qui montrent que son procès a été truqué.

La police et la justice ne sont que les rouages d'une société gangrenée par les inégalités sociales. La peine de mort est le symbole même de cette barbarie qui touche en premier lieu les pauvres et ceux qui se situent dans le camp des opprimés.

Le président des États-Unis, Bush, a fait savoir qu'il n'était pas prêt à y renoncer. Cependant, le recul qui vient de s'opérer en Illinois ne pourra que renforcer ceux qui, aux États-Unis, luttent contre la peine de mort. On ne peut que s'en réjouir, même si l'enfermement à vie est une peine elle aussi inhumaine.

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