EDF-GDF : Première gifle pour Raffarin... avant la suite16/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1798.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

EDF-GDF : Première gifle pour Raffarin... avant la suite

Le refus par une nette majorité de salariés d'EDF-GDF de la remise en cause de leurs retraites est une gifle pour le gouvernement. Et tous les salariés peuvent s'en réjouir.

Personne ne peut ignorer que la remise en cause de la retraite à EDF-GDF préparait une attaque générale contre tous les autres régimes de retraite. Le ministre du Travail Fillon avait d'ailleurs précisé que la réforme à EDF-GDF servirait de ballon d'essai pour préparer les esprits à cette réforme générale.

Ils s'y étaient donc tous mis pour que le " oui " l'emporte : les Chirac, Raffarin et la droite, les journalistes et les dirigeants de la CFDT, mais aussi de la CGT, répétaient que l'accord proposé était bon puisqu'il permettait d'éviter pire.

On explique en effet à l'opinion, depuis des mois, que les caisses de retraite courent à la faillite et qu'en 2010, et pire en 2040, il n'y aura plus assez de travailleurs en activité pour financer les retraites.

S'il était vrai qu'il y aurait moins d'actifs et plus de retraités à l'avenir - et il faudrait s'en réjouir car c'est le progrès social - on oublie de rappeler que, s'il y a moins de jeunes pour cotiser, ce n'est pas à cause de l'augmentation de la longévité mais à cause du chômage.

On oublie aussi de dire que, si les caisses de retraite se vident, c'est à cause de la baisse continue du montant des cotisations patronales.

Et surtout on omet de rappeler que, si la proportion des actifs a baissé par rapport aux retraités, la productivité s'est accrue de façon spectaculaire. Chaque travailleur peut constater par lui-même que les conditions de travail ont empiré depuis des années.

Et si les caisses de retraite se vident, celles des groupes industriels et financiers se sont remplies. De l'argent, il y en a donc, mais il faut le prendre là où il est.

A peine connu le résultat du vote des électriciens et des gaziers, Raffarin a déclaré qu'il n'en tiendrait pas compte. Drôles de démocrates, qui ne prennent en compte que les avis qui vont dans leur sens ! Cela n'a rien de surprenant de la part de gens qui, la plupart du temps, décident sans demander leur avis aux gens concernés, surtout l'avis des " gens d'en bas ", comme dit Raffarin. Ces politiciens n'ont que faire de l'opinion des salariés.

En revanche, ils sont aux ordres de cette " France d'en haut ", celle du baron Seillière. Leur démocratie, c'est cela et rien que cela. En affirmant qu'ils passeront outre à l'avis des salariés d'EDF-GDF, ils ne disent pas autre chose.

Mais la preuve vient d'être faite que, contrairement à ce qu'ils s'imaginaient, leur gouvernement pouvait fort bien tomber sur un os. Plus vite qu'ils ne le croyaient.

Certes, Raffarin, ses ministres et ses complices dans le camp syndical vont revenir à la charge.

C'est bien pourquoi il faut saisir toutes les occasions de montrer au gouvernement et au patronat qu'ils ne peuvent pas s'en prendre impunément à nos acquis et, en particulier, à nos retraites.

Samedi 1er février, toutes les confédérations syndicales appellent à manifester pour la défense des retraites.

Cette manifestation doit être une réussite. Mais aussi une première étape de la mobilisation générale.

C'est que nous sommes tous concernés, salariés du secteur public - prochains visés - ou du secteur privé.

Si on laisse faire, tous les salariés verront le montant des cotisations et leur durée augmenter encore, et le gouvernement s'en prendra aussi à ceux qui sont déjà partis.

Il faut donc que le patronat et les Raffarin-Chirac mesurent ce qu'il leur en coûterait de s'obstiner à s'attaquer aux acquis des travailleurs.

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