Travail des enfants et cynisme patronal09/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1797.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Travail des enfants et cynisme patronal

Le groupe français Schneider Electric, qui fabrique du matériel électrique, a installé, comme bien d'autres multinationales, des usines en Inde, en Afrique du Sud et au Brésil, car la main-d'oeuvre y est beaucoup moins chère, en particulier la main-d'oeuvre très jeune. Selon l'Organisation Internationale du Travail, ces capitalistes ont exploité à travers le monde, triste et révoltante comptabilité, 179 millions d'enfants de 5 à 17 ans, en 2001.

Le directeur des ressources " humaines " de Schneider Electric, Jean-François Pilliard, n'en a pas moins justifié l'exploitation du travail des enfants dans les usines de son groupe : " Que devrions-nous faire ? Interdire purement et simplement tout recours à une activité impliquant des adolescents ", au risque de les abandonner " à la prostitution ou à la délinquance " ?

C'est sans doute vrai. Car l'économie de cette société est ainsi conçue qu'il est préférable, ou moins pire, qu'un enfant d'un pays pauvre ait un travail, même dur, même à peine payé, plutôt que rien du tout. Mais cela ne fait pas du représentant de ce groupe richissime un bienfaiteur de l'humanité, lui qui prétend exploiter les enfants pour leur bien. Tout au plus s'achète-t-il - pour pas cher - une bonne conscience.

Alors souhaitons plutôt que ces usines deviennent des écoles de lutte, et que ces enfants et ces adolescents contribuent ainsi à débarrasser la planète des profiteurs que sont les actionnaires de multinationales comme Schneider Electric.

Partager