Piscines de Laval : L'aide des finances publiques aux profits privés09/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1797.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Piscines de Laval : L'aide des finances publiques aux profits privés

Depuis deux ans, les habitants de Laval et des environs disposent de deux piscines : l'une est publique et installée dans le quartier le plus populaire de la ville (Saint-Nicolas). L'autre, L'Aquabulle, est construite et gérée par une entreprise privée, Aquaval, dans le cadre d'une concession de service public avec la communauté d'agglomération de Laval. Aquaval n'est pas une petite entreprise, c'est une filiale du groupe Spie-Trindel (contrôlé par Spie, ex-Spie-Batignolles) au chiffre d'affaires de 10 milliards de francs pour 2001.

Depuis sa création, L'Aquabulle n'a pas réduit l'affluence à la piscine Saint-Nicolas, et pour cause : l'entrée pour adultes est à 2,30 euros à Saint-Nicolas, contre 4,60 euros à L'Aquabulle, ce qui fait dire à certains Lavallois que L'Aquabulle, c'est la piscine des riches ! À cela s'ajoute la dégradation prématurée de certaines installations et l'incapacité de la direction d'Aquabulle à conserver les maîtres-nageurs, à cause des salaires trop bas : ils sont deux à trois fois moins bien payés qu'à Saint-Nicolas, d'après le directeur de l'Aquabulle lui-même...

L'affaire s'annonce donc moins juteuse que prévu pour le concessionnaire privé. Le bilan des comptes a même été négatif pour 2001. Qu'à cela ne tienne, alors qu'elle est déjà subventionnée à hauteur de 500 000 euros par an, Aquaval a eu le culot de demander à l'agglomération de Laval de couvrir son déficit, imputable, selon elle, " au seul fait d'une concurrence exercée par la piscine Saint-Nicolas ".

Après s'être fait un peu tirer l'oreille, le maire de droite de Laval, François d'Aubert, (qui est aussi le président de la communauté d'agglomération), a vite cédé sur l'essentiel aux demandes d'Aquaval. Il s'est engagé à verser à Aquaval une " indemnité transactionnelle " de 150 000 euros pour couvrir partiellement le déficit de 2001. Il a même ajouté un avenant de 180 000 euros supplémentaires au contrat de concession. Enfin, il a par ailleurs accepté d'équilibrer les conditions tarifaires entre les deux piscines, ce qui revient à augmenter les tarifs de Saint-Nicolas.

Aquaval se prétend efficace pour la collectivité, bien que son seul but soit de dégager du profit... Mais si elle a besoin de l'argent public pour rendre des services à la population, alors autant la municipaliser !

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