Les sans-abri victimes du froid et de la politique Sarkozy09/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1797.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les sans-abri victimes du froid et de la politique Sarkozy

Le froid qui sévit rend encore plus dramatique la condition des sans-abri. Et ils sont nombreux, de plus en plus nombreux même, de tous âges, de toutes nationalités, à vivre dehors, dans le métro, dans des abris précaires, au hasard de terrains vagues, errant dépourvus de tout, en France, dans un pays qui est l'un des plus riches du monde.

Chaque année, l'hiver est l'occasion de rappeler la condition catastrophique de la centaine de milliers de SDF, certains touchés par des maladies censées avoir disparu depuis longtemps, comme la tuberculose, souffrant de malnutrition, de manque de soins. Chaque hiver aussi, les organisations sociales qui tentent de les secourir dénoncent combien elles manquent de moyens, de fonds, de structures d'accueil et d'hébergement.

Mais cette année, la politique de Sarkozy, visant à expulser les camps de roms, comme dans le Val-de-Marne, et à fermer le centre de Sangatte qui abritait des milliers de réfugiés, non seulement n'a rien résolu mais a largement aggravé la situation des sans-abri. Ainsi, depuis la fermeture du centre de Sangatte, dans les communes des environs, à Calais, mais aussi à Paris, des organismes humanitaires comme le Samu social enregistrent un nombre croissant de sans-abri afghans et kurdes, qui ont été refoulés de Sangatte. Sarkozy prétend mettre fin au problème de l'immigration clandestine. Mais de fait, les mesures d'expulsion qu'il a organisées, à grand spectacle, et le saccage de tous les refuges de fortune n'ont rien résolu. Ces mesures ont seulement jeté sur le pavé des villes des milliers d'hommes qui ne savent où aller, comment se nourrir, comment se protéger de l'hiver, comment vivre.

Sans compter qu'elles ne peuvent empêcher l'afflux de réfugiés de se poursuivre. Rien ne peut arrêter la vague de ceux qui fuient l'extrême misère, la guerre, ses destructions, la faim qui sévissent aux quatre coins du monde et qui poussent des milliers d'hommes et leurs familles à chercher, au risque de leur vie et toujours au prix d'épreuves inhumaines, de trouver un refuge qui, même de fortune, même précaire, a des chances d'être moins pire que ce qu'ils fuient.

Le froid de cet hiver rend la condition de tous les réfugiés, de tous les SDF, insupportable, intolérable. Mais pour des individus comme Sarkozy et ses acolytes du gouvernement, qu'importe. Pour eux, tout est bon, même le pire, pourvu que cela serve leurs ambitions politiques.

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