Colombes (92) : Une politique anti-pauvres09/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1797.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Colombes (92) : Une politique anti-pauvres

À Colombes, dans les Hauts-de-Seine nous avons eu droit cette année à une augmentation de 30 % des impôts locaux, l'augmentation la plus élevée de toute la France, paraît-il. Ainsi pour un F2 de 50 m², le montant de l'impôt s'est élevé à 600 euros. Certains Colombiens ont dû demander de les payer en plusieurs fois.

C'est la part municipale de l'impôt qui a augmenté. En effet, la municipalité (installée depuis un an, dont la maire est au RPF), a voté des crédits importants pour " offrir plus de sécurité à la ville ". Une police municipale est en train de se mettre en place qui comptera 80 hommes armés de magnum. Et chacun a pu constater que le nombre de contraventions mises aux voitures garées en centre-ville a considérablement augmenté.

Quant à la politique du logement de la municipalité, cette année 85 familles ont été expulsées entre mars et octobre. Elle s'est débarrassée de ceux qui ne peuvent plus payer leur loyer depuis parfois des années, souvent des femmes seules, avec des enfants, n'ayant plus de travail et pas les moyens de s'acquitter d'un loyer même modeste. Dans un des cas, la femme, ayant réoccupé avec l'aide de ses voisins le logement dont elle avait été expulsée, a vu débarquer 40 policiers avec des flash-balls et des bombes lacrymogènes, pour éloigner les voisins susceptibles de lui venir en aide.

Mais la municipalité ne se contente pas d'expulser les plus pauvres. La maire de la ville, Gouëta, a décidé d'augmenter la construction de bureaux et d'immeubles de standing, avec accès à la propriété privée. Récemment, la municipalité a annoncé la destruction d'une cité qui contenait d'après elle trop de " cas sociaux ". Les habitants de cette cité sont relogés si possible dans une autre ville. Les logements qui seront construits à la place seront destinés à la copropriété. La mixité sociale, dont la maire, Gouëta, est partisane, c'est " mixer " des bureaux avec des appartements de luxe. Les pauvres iront loger ailleurs.

Tout cela sans compter sa politique vis-à-vis des associations ; pendant que le Secours catholique a vu augmenter sa subvention, le Secours Populaire, lui, ne recevra désormais plus rien. De plus, une aide était auparavant octroyée par la Ville aux plus démunis, et donnée via les associations elles-mêmes ; cette aide est désormais réservée à ceux qui peuvent donner une adresse, c'est-à-dire que ceux qui sont vraiment les plus démunis, vivant en hôtel ou même dehors, n'y ont plus accès. Le Secours catholique même a de plus en plus de difficulté à répondre aux besoins de ceux qui viennent le voir, toujours plus nombreux.

L'augmentation des impôts locaux et la politique sécuritaire non seulement ne vont pas améliorer les conditions de vie des plus pauvres, mais augmentent leur insécurité.

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