ACT-Angers : Le combat continue09/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1797.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ACT-Angers : Le combat continue

À ACT Angers, nous avions décidé d'occuper l'usine dès l'annonce de la mise en liquidation judiciaire de l'entreprise, le jeudi 19 décembre, malgré les efforts des CRS pour nous en empêcher.

Et depuis nous sommes toujours là, à nous relayer nuit et jour, pour tenter de maintenir la pression. Il faut dire que nous avons fait beaucoup, au cours des deux semaines passées, pour ne pas être oubliés.

Ainsi, nous avons appelé à une manifestation de soutien, le mardi 24 décembre au matin. Notre cortège a défilé dans les rues du centre-ville d'Angers, aux cris de " Le gouvernement doit décider : aucun, aucun, aucun licenciement ! " ou encore de " Tout est à nous, rien n'est à eux ! Ne laissons pas casser, casser, casser les entreprises ! " Ça tranchait avec les musiques de Noël qui inondent, en cette période de l'année, les rues commerçantes. Et les réactions des passants étaient souvent chaleureuses, nombre d'entre eux ayant tenu à montrer leur solidarité en versant à la collecte de soutien effectuée tout au long du parcours. Se retrouver à plusieurs centaines dans la rue pour dire non aux licenciements, c'était loin d'être ridicule pour un 24 décembre.

Le fait est que les licenciements étaient décidés et que les lettres étaient prévues pour le samedi 28 décembre. Certains d'entre nous ont donc lancé l'idée, pour ce jour-là, d'un rendez-vous général à l'entreprise, afin de ne pas rester chacun chez soi. Ce rassemblement a pris la forme d'un spectacle musical dans les locaux d'ACT, auquel nous avons convié tous ceux qui souhaitaient nous apporter leur soutien. Et nous étions autour de 400 ce soir-là, dont certaines personnes venues de loin, parce qu'elles avaient lu notre appel dans le journal local.

Depuis, nous avons maintenu l'occupation, y compris le soir du 31décembre. Car pour l'instant les conditions de départ se limitent aux versements des indemnités légales de licenciement (ce qui représente des sommes dérisoires), et à la création d'une cellule de reclassement. Bien sûr, notre ancien employeur, Bull, a parlé de racheter les bâtiments pour 6 millions d'euros, mais pour l'instant rien n'est encore fait. Et de toutes façons, cela ne fera pas le compte pour assurer des conditions de départ décentes pour tous. Et puis l'attitude de la direction de Bull est d'autant plus choquante que, non seulement elle est directement responsable de la situation en l'ayant quasiment programmée, mais en plus elle compte s'en tirer au moindre coût et même, sans doute, faire une excellente opération financière. Aussi avons-nous décidé, lors d'une de nos assemblées générales, d'appeler tous les travailleurs, toute la population d'Angers, à une nouvelle manifestation le jeudi 9 janvier.

L'heure était donc à la préparation de cette nouvelle manifestation : distribution dans les autres entreprises de l'agglomération, sur les marchés. L'ensemble des syndicats y appelaient, y compris la CFDT, alors que plusieurs de ses dirigeants avaient multiplié ces dernières semaines les déclarations dans la presse dénonçant " le jusqu'au-boutisme ", " le radicalisme anti-mondialisation " des militants d'ACT qui avaient engagé la lutte. Beaucoup d'entre nous se demandent ce que ce revirement cache, tant les propos avaient été haineux envers nous les semaines précédentes.

Aujourd'hui la mobilisation ne faiblit pas, bien au contraire, et nous comptons bien profiter de cette nouvelle manifestation pour renforcer les soutiens que nous avons de la part d'autres travailleurs et d'une partie de la population locale.

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