Un avertissement que gouvernants et patrons feraient bien d'entendre29/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1791.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

26 novembre

Un avertissement que gouvernants et patrons feraient bien d'entendre

La journée d'actions et de manifestations du 26 novembre a été un succès. A Paris, les cheminots en particulier étaient venus très nombreux, rejoints par des travailleurs de France Télécom, d'Air France, de La Poste, des Hôpitaux, etc. Les régions étaient représentées, constituant des groupes parfois importants venus de Lyon, de Tours, de Marseille, etc. A cela s'ajoutaient, dans toutes les grandes villes du pays, d'autres manifestations rassemblant des milliers de salariés, exprimant leur refus de laisser le gouvernement s'en prendre à leurs retraites et à leur statut.

Cette réussite a été assurée en grande partie grâce à la volonté de militants syndicaux et de travailleurs du rang qui, malgré les réticences - pour ne pas dire plus - des directions syndicales, ont pesé pour organiser dans un certain nombre d'endroits des arrêts de travail (avec parfois des piquets de grève), des départs groupés, des rassemblements, afin d'entraîner le plus grand nombre possible aux manifestations.

Des cheminots qui n'avaient pas manifesté depuis l'hiver 1995 étaient là, constatant que Raffarin n'a pas l'intention de procéder comme Juppé et disant : " Il est malin, il croit nous avoir en douce, mais on ne se laissera pas faire ".

L'accent était mis par l'ensemble des fédérations syndicales cheminotes et autres sur " la défense du service public ". Mais concrètement, ce qui préoccupe les travailleurs du service public, ce sont les attaques en cours ou en préparation contre leurs emplois, leurs salaires, contre leurs retraites. Et cela avec l'appui d'une campagne insistante auprès de l'opinion publique contre ces " privilégiés " que seraient les fonctionnaires et assimilés. " 37 ans et demi pour tous ! " slogan bien repris dans la manifestation parisienne. Car qu'est-ce qui interdit, pour qui veut rétablir l'égalité, d'aligner les retraites du privé sur celles du public, sinon la volonté du gouvernement et du patronat ?

La " défense du service public ", cela passe par la défense des revendications des salariés, dont les intérêts coïncident avec ceux des usagers, salariés eux-mêmes qui peuvent vérifier quotidiennement la dégradation du service rendu.

Gouvernants et Medef se sont réjouis, comme l'avait fait Raffarin peu auparavant, de ce qui serait la dernière trouvaille : les manifestations sans grève. Mais c'est oublier un peu vite que pour tous les manifestants, cette journée avait valeur d'avertissement. Et même si certains dirigeants syndicaux voudraient peut-être l'oublier, tous les travailleurs, du service public comme du secteur privé d'ailleurs, se souviennent que leur véritable arme est la grève... et le mieux serait " tous ensemble, tous ensemble ", comme le disait le slogan de 1995.

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