Saint-Denis : La police déloge des sans-papiers29/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1791.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Saint-Denis : La police déloge des sans-papiers

Vendredi 21 novembre, des sans-papiers de la coordination de la Seine-Saint-Denis avaient décidé à nouveau d'occuper l'ancienne gendarmerie qu'ils avaient déjà occupée pendant l'hiver 2001. Ils en ont été expulsés violemment à 1 heure du matin, à la demande de la municipalité et avec le soutien du député-maire communiste, Braouzec. Deux personnes ont été blessées lors de cette intervention.

Depuis l'occupation de la basilique en août dernier, rien n'a changé, malgré les belles paroles du ministre Sarkozy, qui avait déclaré avoir demandé aux préfets de montrer un peu plus d'humanité et de souplesse dans l'examen des dossiers. Une déclaration destinée avant tout à la presse et à l'opinion, car dans les faits, la situation reste toujours bloquée. Alors que la loi stipule maintenant qu'un sans-papiers qui peut faire la preuve de 10 ans de présence en France doit être automatiquement régularisé, les préfectures multiplient les refus, demandant toujours plus de preuves afin de rejeter les dossiers.

Dans ces conditions, les sans-papiers qu'on lanterne ont voulu à nouveau attirer l'attention sur leur situation. Ils ont été d'autant plus surpris et choqués de voir que la municipalité qui les soutenait depuis des années leur avait envoyé la police pour les déloger.

La municipalité prétend pour se justifier, bien laborieusement, que ce mouvement était minoritaire, mais que sur le fond elle continue à soutenir le mouvement des sans-papiers. Argument fallacieux car ceux qui combattent réellement dans ce mouvement sont minoritaires, et ceux qui décident d'actions de ce genre sont souvent peu nombreux au départ. L'occupation de la basilique avait démarré avec 70 personnes...

Et puis, de toute façon, ce n'est pas en faisant appel à la police que l'on aidera ce mouvement à prendre de l'ampleur. D'autant que le gouvernement multiplie les mesures contre les sans-papiers, en fermant par exemple le centre de Sangatte. Une telle attitude de la municipalité ne peut que contribuer à démoraliser les sans-papiers, apporter de l'eau au moulin de Sarkozy et se retourner en fait contre l'ensemble de la population laborieuse et contre ceux qui se reconnaissent dans les combats et les idéaux socialistes et communistes.

Pour notre part, à Lutte Ouvrière, nous dénonçons cette intervention policière, en solidarité totale avec le combat des sans-papiers.

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