Lanion (22) : Manifestation contre les licenciements29/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1791.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lanion (22) : Manifestation contre les licenciements

Samedi 23 novembre, un peu plus de 3 000 personnes ont manifesté dans les rues de Lannion, à l'appel des syndicats et de l'association " Trégor debout ", pour protester contre les nouveaux licenciements annoncés dans le secteur de l'électronique.

Ce n'est pas la première fois que la population manifeste sa solidarité avec les travailleurs victimes de licenciements dans le secteur des télécoms. A chaque grande vague de suppressions d'emplois, les travailleurs ont toujours cherché à trouver appui et soutien dans la population locale, et celle-ci s'est toujours mobilisée pour défendre les emplois. Ce fut le cas en 1979, 1984 et 1996 où 15 000 personnes s'étaient déjà retrouvées dans la rue, puis 2001 où une manifestation similaire avait rassemblé 5 000 personnes pour les mêmes raisons... Depuis 18 mois, la crise s'est approfondie. Mille sept cents emplois ont été supprimés depuis le printemps 2001, et ce n'est pas fini. Cette fois, c'est tout le secteur de l'optronique qui est menacé de disparaître.

Après les illusions créées par l'explosion des " start-up ", telle Highwave où il ne reste aujourd'hui que 65 salariés sur les 1 000 qu'elle comptait il y a deux ans, Corvis Algéty (120 licenciements), Twinbay, Kéopsys... c'est au tour des salariés de Lucent et Alcatel Optronic, où plus de 300 emplois sont menacés, de faire les frais de cette nouvelle crise. Alcatel-CIT devrait aussi être touchée par les 1 060 suppressions d'emplois prévues en France, ainsi que France Télécom Recherche et Développement, le " noyau dur " à l'origine du développement de cette industrie à Lannion au début des années 1960, qui devait perdre elle aussi plusieurs centaines de postes l'an prochain.

A ce rassemblement, les syndicats en ont appelé à " la responsabilité des entreprises, à l'État français et à la Commission européenne " et insisté sur le fait qu'" un secteur aussi vital ne peut être laissé aux marchés financiers ". La CGT, en termes très mesurés, va jusqu'à évoquer la possibilité pour l'État de " contraindre ceux qui ont empoché des dizaines de milliards d'euros à mettre la main à la poche et pourquoi pas à les rendre ". Quant à l'association Trégor debout, créée en 1996 pour " soutenir et populariser " l'action des syndicats, maître d'oeuvre de cette manifestation, elle compte s'appuyer sur la mobilisation pour s'adresser aux " politiques " et en particulier à B. Poignant, " seul député breton européen " (PS) car, disent ses responsables, " les décisions des groupes industriels, comme les délocalisations à Alcatel, doivent être enrayées par les politiques " pour qu'ils les aident à " rencontrer la Commission européenne " en vue de lui demander de " créer une commission opérationnelle sur le Trégor ".

Interdire les licenciements dans le secteur des télécoms et l'imposer à des trusts comme Alcatel reste pourtant la seule perspective pour maintenir les emplois de tous. Les plans de licenciements et de suppressions d'emplois qui se succèdent au rythme de chaque crise ne sont pas inéluctables, mais résultent de choix dans lesquels les profits passent avant les travailleurs.

Il faudra bien contraindre le patronat à prendre sur ses profits et sur les dividendes accumulés par les actionnaires, pour sauvegarder tous les emplois menacés.

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