L'Union européenne et l'Iran : Peine de mort et investissements15/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1789.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

L'Union européenne et l'Iran : Peine de mort et investissements

L'Union européenne et le gouvernement iranien ont entamé un processus de « normalisation » de leurs relations. Ainsi, par exemple, depuis 1998 un projet de coopération en matière de politique énergétique a été lancé. Il a entre autres pour objectif l'ouverture du marché aux investissements étrangers privés.

C'est dans ce contexte de très gros intérêts commerciaux qu'une résolution du Parlement européen demande au Conseil et à la Commission « de continuer à souligner l'importance des droits de l'homme et à soulever la question de la peine de mort et des lapidations dans le cadre des relations entre l'Union européenne et l'Iran ». Une façon pour le Parlement européen de manifester son contentement face à l'augmentation du volume des échanges avec l'Iran, en prétendant oeuvrer pour les droits de l'homme dans ce pays.

Notre camarade députée européenne Chantal Cauquil a fait l'intervention suivante en séance plénière, le 24 octobre.

« Nous nous associons à toutes les protestations contre les condamnations qui frappent tant de femmes iraniennes, contre l'ignominie de la peine de mort par lapidation et contre la double oppression que la dictature des mollahs représente pour les femmes.

Nous voterons la résolution présentée dans l'espoir qu'elle exercera une certaine pression sur les dirigeants de ce pays pour que cessent ces pratiques barbares.

Mais la barbarie contre les femmes n'est pas seulement le fait de la dictature des mollahs. Elle est aussi le fait d'un grand nombre de régimes que les grandes puissances considèrent comme leurs alliés et sur lesquels elles ont les moyens d'exercer une pression efficace, à commencer par l'Arabie saoudite et quelques-uns des Emirats pétroliers de la région.

Et je m'élève aussi contre la barbarie qu'est la peine de mort et contre l'obscurantisme même lorsqu'il n'est pas le fait de religieux anachroniques mais de dirigeants de la principale grande puissance du monde qui osent se poser en défenseurs de la civilisation. »

La résolution de protestation a finalement été votée. Il est bien difficile de savoir si elle aura pesé sur la politique du gouvernement iranien. Mais on a eu cependant la preuve qu'il ne s'en désintéressait pas, non seulement par la présence de ses émissaires dans les tribunes mais aussi par l'intense activité de lobbying qu'ils avaient développée dans les jours précédents, non sans succès d'ailleurs : un certain nombre de députés ont, sans honte, mis en cause la réalité des lapidations.

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