La fermeture ne peut rien résoudre15/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1789.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La fermeture ne peut rien résoudre

La décision brutale de Sarkozy de fermer le centre de réfugiés de Sangatte a jeté dans la détresse des centaines d'immigrants qui continuent d'arriver.

En parlant des associations qui tentent de leur venir en aide, Sarkozy a eu une attitude méprisante, les traitant de « manipulateurs en mal de publicité qui ont voulu se faire de la publicité sur le dos de malheureux qui méritent mieux que ça ». Mais qui se fait de la publicité d'une manière odieuse dans cette affaire, sinon Sarkozy lui-même.

Quant à trouver une réponse humaine au problème créé, le ministre de l'Intérieur n'en a pas. Il n'offre aucune garantie aux réfugiés. Certains d'entre eux, en majorité Afghans ou Kurdes irakiens, ont fait une demande d'asile politique, ce qui leur laissera un répit bien court et précaire. Mais la plupart savent que c'est l'expulsion qui les attend. Dans ces conditions, on comprend qu'ils ne se précipitent pas vers les centres d'accueil que proposent les autorités.

Pour complaire à la partie la plus réactionnaire de son électorat, Sarkozy déclare vouloir empêcher l'immigration clandestine et prend des mesures spectaculaires et brutales. Mais la politique qu'il mène, dans ce domaine comme dans celui de la délinquance, si elle conforte son image d'homme à poigne, ne peut résoudre aucun problème, elle ne fait que le déplacer. On le constate avec la fermeture du centre de Sangatte : elle n'évite pas que de nouveaux immigrants arrivent dans l'espoir de gagner la Grande-Bretagne, où les lois sur l'immigration étaient jusqu'à présent plus tolérantes que dans les autres pays européens -même si là aussi le gouvernement de Tony Blair se met au diapason de celui des autres États et durcit la législation britannique.

Dans ce monde les capitaux peuvent circuler librement d'un bout à l'autre de la planète. Mais on voudrait contraindre les pauvres à rester enfermés dans la misère et la terreur de leurs pays.

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