Dépôt RATP de bus Montrouge (Paris 14e) : - Grève contre un licenciement15/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1789.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dépôt RATP de bus Montrouge (Paris 14e) : - Grève contre un licenciement

Au dépôt de Montrouge, la direction locale a licencié un jeune conducteur de bus pour « faute grave ». Notre collègue, âgé de 23 ans, n'était pas encore titulaire puisqu'il n'avait que sept mois d'ancienneté, alors que nous sommes titulaires au bout d'un an de « stage ». Mais il avait auparavant effectué un contrat de qualification pendant un an, au dépôt de bus, à l'issue duquel il avait été embauché comme machiniste. Au total, il travaillait donc parmi nous depuis 19 mois.

La direction lui reprochait d'avoir modifié une date sur un arrêt médical pour couvrir une absence d'un jour, ce qu'il a reconnu avoir fait par maladresse, pour s'éviter des problèmes pouvant mettre en cause son commissionnement.

La direction locale a décidé le licenciement, lequel prenait effet vendredi 8 novembre. Du coup, plusieurs militants de divers syndicats s'étaient rassemblés ce jour-là, dès 4 heures du matin, pour informer le personnel et appeler les conducteurs de bus à faire grève. Le mouvement a été suivi à 100 % à Montrouge et partiellement sur des lignes de bus de Massy, où l'information n'est passée qu'en début de matinée. Il était évidemment injuste que notre jeune collègue soit renvoyé au chômage, d'autant qu'il n'avait jamais eu de problème auparavant et était apprécié, y compris par les régulateurs de terminus et les collègues du secteur administratif.

Dès 5 heures du matin, nous avons eu droit à la visite de deux policiers venus poser des questions. Le restant de la matinée, les renseignements généraux et des policiers sont restés présents devant le dépôt. Décidément, la police de Sarkozy a du temps à perdre quand il s'agit d'assister les patrons dans un conflit social !

Plusieurs assemblées générales ont rassemblé la centaine de conducteurs en grève, devant lesquels la directrice a dû venir s'expliquer. Finalement, la direction a accepté sa réembauche pour le mardi 12 novembre, insistant sur l'obligation de reprendre le travail sinon à midi, ces propositions seraient retirées.

Pour notre collègue, c'était déjà beaucoup d'être réembauché dès le prochain mardi. Alors, nous nous sommes tous engagés à repartir en grève si la direction ne respectait pas l'engagement écrit de réembauche. Puis la reprise du travail s'est faite.

Face aux licenciements qui frappent de jeunes embauchés en période de stage dans les dépôts de bus, il est important de ne pas laisser les mains libres à la direction. Il y a bien assez de chômeurs comme cela !

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