Association de Formation Professionnelle pour les Adultes : Une attaque en règle contre les salariés15/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1789.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Association de Formation Professionnelle pour les Adultes : Une attaque en règle contre les salariés

À l'Afpa (Association de Formation Professionnelle pour Adultes, une association de type loi 1901, à but non lucratif), les conséquences des attaques des gouvernements successifs contre les services publics se font sentir sur le personnel. Comme dans bien d'autres secteurs, l'État se désengage progressivement de ce service public concernant la formation.

Alors que le financement et les formations de l'Afpa étaient entièrement sous la tutelle de l'État, il y a encore quelques années, la part de financement prise en charge par lui est aujourd'hui tombée à environ 70 %. Les directeurs des établissements doivent trouver les 30 % restants... en proposant par exemple leurs services aux entreprises privées.

Le financement par l'État sera peut-être bientôt tout bonnement réduit à zéro, car l'Afpa est concernée par le projet de décentralisation concocté par Raffarin. Le « contrat de progrès » qui définit les engagements de l'État envers l'Afpa pour une période donnée, se termine en 2003. Tout sera alors possible, y compris que la gestion et le financement des établissements Afpa passent entièrement aux Régions.

Une gestion régionale des établissements de l'Afpa, cela veut dire des formations répondant à court terme aux besoins du patronat local, et bien moins adaptées aux demandes des stagiaires. Cela veut surtout dire que le financement, la gestion des salariés et les formations de chaque établissement dépendront dorénavant des priorités de la région. Et puis, si les structures nationales de l'association ne sont pas maintenues, il sera bien plus difficile de se défendre établissement par établissement (11 000 employés à l'échelle nationale, quelques dizaines à plus de 200 par établissement).

L'État se désengage de plus en plus de la formation professionnelle, comme de bien d'autres secteurs, avant tout pour faire des économies. D'ailleurs, il n'a pas attendu la régionalisation pour fermer le robinet des subventions. Cette année, il a carrément gelé une partie du financement à sa charge : le financement prévu pour septembre a été amputé de 4 millions d'euros, celui d'octobre de 2 nouveaux millions, et 3 millions supplémentaires sont encore en suspens pour décembre. Conséquence, l'Afpa va vraisemblablement présenter un exercice 2002 en déficit pour la première fois de son existence...

Prenant prétexte de ce déficit annoncé, la direction générale, bien relayée par les directeurs d'établissements, s'est empressée de serrer la vis aux salariés. Elle a aussi demandé aux directeurs de « surseoir à tout recrutement de personnel » (CDI reportés, CDD non renouvelés), d'inciter les salariés à prendre le maximum de congés avant le 31 décembre 2002 et de limiter au maximum tous les déplacements.

Derrière le désengagement de l'État, la régionalisation et la volonté de la direction de rendre « plus compétitif » le personnel, c'est la privatisation à plus ou moins long terme qui est à craindre. Car la formation professionnelle est un secteur qui échappe encore en partie au patronat, et sur lequel il lorgne de plus en plus.

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