Sans-papiers : Le combat continue08/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1788.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-papiers : Le combat continue

Samedi 2 novembre , à l'issue d'une manifestation des sans-papiers, deux cents d'entre eux ont occupé une église du 19e arrondissement de Paris. Le gouvernement a, cette fois, trouvé un allié dans la hiérarchie catholique : comme ils l'avaient annoncé en septembre, après leur rendez-vous avec le premier flic de France, les huit évêques d'Île-de-France ont décidé de ne plus tolérer l'occupation de locaux religieux et ont demandé l'expulsion de l'église par la police. Le gouvernement a visiblement l'intention de décourager ceux qui voudraient élargir ou durcir le mouvement des sans-papiers.

Le gouvernement et Sarkozy, comme le gouvernement précédent, se refusent à donner une réponse au problème posé par le fait que, dans ce pays, ce sont sans doute plusieurs centaines de milliers de travailleurs immigrés qui ont été transformés en sans-papiers par les législations successives concernant le statut des étrangers. Alors que les organisations de sans-papiers demandent à juste titre une mesure globale, Sarkozy comme ses prédécesseurs a donné la consigne aux préfets de traiter les dossiers au cas par cas. Il avait bien promis un assouplissement dans les pratiques de l'administration. Mais celle-ci n'en finit pas de demander toujours plus de justificatifs, alors que bien souvent la preuve a déjà été fournie que ces travailleurs sans papiers vivaient et travaillaient en France depuis des années.

Les associations de sans-papiers et divers mouvements qui les soutiennent avaient espéré se faire entendre du nouveau gouvernement. En août et en septembre, des dizaines de milliers de sans-papiers venaient même s'inscrire sur des listes en espérant que cela accélérerait leur régularisation. Mais la plupart pensent aujourd'hui que Sarkozy ne fera pas preuve à leur égard de la moindre générosité. Et ceux qui manifestent ou participent aux actions le font parce qu'ils pensent que, s'ils ne revendiquent pas leurs droits, personne ne leur donnera les papiers dont ils ont besoin pour vivre normalement.

Le 20 octobre, une assemblée de plusieurs dizaines de coordinations de villes et départements de l'ensemble du pays a décidé de faire une semaine d'action nationale du 11 au 18 novembre, marquée par des manifestations, des occupations et de dépôts massifs de listes de milliers de sans-papiers qui réclament leur régularisation de manière globale. La coordination nationale des sans-papiers appelle pour sa part tous les mouvements, organisations ou partis qui soutiennent les sans-papiers à se retrouver à leurs côtés. D'ici là, diverses actions ont eu lieu ou sont prévues.

En région parisienne, la prochaine manifestation est prévue samedi 16 novembre à 14 heures, place Clichy. Le 7 décembre, une nouvelle manifestation nationale devrait avoir lieu à Paris, toujours avec les mêmes revendications :

  • Régularisation de tous les sans-papiers avec la carte de dix ans.
  • Arrêt des expulsions et fermeture des centres de rétention.
  • Libération de tous les sans-papiers emprisonnés pour défaut de papiers.
  • Abolition de la double peine.
  • Abrogation des lois Pasqua, Debré et Chevènement.

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