BOURJOIS (Pantin) : Deux jours de grève contre des sanctions08/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1788.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

BOURJOIS (Pantin) : Deux jours de grève contre des sanctions

Chez Bourjois, usine qui fabrique des rouges à lèvres et des fards, cinquante ouvriers sur un effectif de deux cent quatre-vingts ont fait grève mercredi 23 et jeudi 24 octobre pour obtenir le retrait de deux avertissements infligés à deux d'entre eux. La direction les avait sanctionnés pour avoir refusé d'effectuer une nouvelle opération qu'ils estimaient dangereuse : il s'agissait, en grimpant sur un escabeau, de monter 25 kilogrammes de pâte préfusée entre 85° et 95°C pour la déverser à la main dans un cylindre de 25 centimètres de diamètre !

En fait, depuis septembre, l'effectif ouvrier a diminué de plusieurs dizaines : tous les intérimaires et contractuels ont été licenciés. Du coup, il faut faire constamment le bouche-trou quelque part ou quelque travail supplémentaire. Cette fois-ci, la coupe a débordé et le ras-le-bol s'est exprimé. En plus, dans l'atelier des rouges à lèvres, le chef voulait sans doute faire un exemple, en sanctionnant un travailleur qui vient de se mettre sur les listes de délégués CGT. Devant son refus de faire un travail supplémentaire et dangereux, il espérait pouvoir l'accuser d'avoir bloqué la production... Mais les grévistes ont pu mettre au clair ses manigances et mensonges.

Dans cette usine les accidents sont fréquents... Par exemple, au cours du démontage de la lame d'une machine qui racle la pâte des rouges à lèvres, celle-ci est tombée sur le pied de l'ouvrier qui a eu plusieurs tendons coupés malgré ses chaussures de sécurité. Depuis, il y a une protection pour la lame ! C'est toujours après l'accident que la direction installe un dispositif de prévention.

La direction n'a pas cédé sur les sanctions, mais a tout de même promis qu'elle allait installer un outil pour aider à la manoeuvre qui a été à l'origine des sanctions.

Les ouvriers savent en tout cas quelle voie emprunter pour se faire écouter et respecter !

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