Le MEDEF lorgne sur le service public01/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1787.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le MEDEF lorgne sur le service public

Selon le Medef, les projets de décentralisation du gouvernement Raffarin ne vont pas assez loin dans le transfert des pouvoirs de l'État à la région. Il demande que certains services, aujourd'hui assurés par des entreprises publiques ou des collectivités territoriales, soient carrément externalisés, c'est-à-dire sous-traités à des entrepris privées, affirmant que 20 % d'économie sur les services concernés peuvent en être attendus "... C'est vite dit !

Chacun sait comment cela passe en général quand une entreprises publique (ou privée) sous-traite un service ou une partie de ses activités : par une dégradation des conditions de travail et souvent de la qualité du service rendu. Pour pouvoir emporter le marché, les entreprises sous-traitantes proposent des prix les plus bas possibles, en faisant des économies sur le dos du personnel, par des licenciements et par l'augmentation des cadences de ceux qui restent. Bien souvent aussi, le salaire, des primes ou des avantages que les travailleurs avaient pu obtenir dans l'entreprise d'origine ne sont plus pris en compte.

Avec la discussion sur la décentralisation, le patronat revient à la charge pour se plaindre de la concurrence " déloyale " que les entreprises publiques feraient aux entreprises privées intervenant dans les mêmes secteurs, comme par exemple La Poste, France Télécom ou EDF-GDF. Le Medef applaudit des deux mains lorsque les autorités européennes, sous prétexte " d'égalité des règles de la concurrence " dénoncent " la trop grande ingérence du secteur public dans la vie économique ", qui serait défavorable aux entreprises privées perdant ainsi, de façon " déloyale ", des parts de marché.

Dans les projets de décentralisation du gouvernement actuel et d'abandon par l'État de certains services et activités, le Medef compte bien trouver de nouvelles opportunités de faire de juteuses affaires... au nom de l'intérêt public, bien sûr!

En fait, il y a toutes les chances pour qu'on assiste à une dégradation encore plus rapide des services publics. Au nom de la rentabilité à tout prix, les patrons ne se priveront pas de faire des compressions de personnel et de se débarrasser des activités qui ne leur rapporteront pas assez.

Nul doute qu'on arrive effectivement aux " 20 % d'économies " mises en avant par le Medef, mais ce sera à la population d'en payer la note.

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