Laboratoire Besins - Montrouge (92) : En grève pour les salaires18/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1785.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Laboratoire Besins - Montrouge (92) : En grève pour les salaires

Le laboratoire Besins, qui fait des profits considérables, fabrique des produits pharmaceutiques pour le monde entier. La première réunion des négociations salariales, qui a eu lieu le 1er octobre n'a rien donné, comme les années précédentes : encore une fois depuis 1999, aucune augmentation générale n'était prévue, le mécontentement était donc fort. Le lendemain, la grève commençait.

Auparavant, la direction avait annoncé depuis plusieurs semaines l'arrêt du travail en équipe pour la mi-octobre ce qui devrait provoquer une amputation du salaire d'environ 150 à 190 euros. Et la direction ayant embauché de nombreux jeunes ces derniers temps, l'écart de salaire entre les nouveaux et les anciens était très important : près de 500 euros de différence de salaire de base.

Quelques jeunes de la fabrication ont décidé dès mercredi matin 2 octobre de se mettre en grève et de faire un petit piquet de grève symbolique devant le laboratoire.

A la stupéfaction de la direction, 90 % de la production s'est mise en grève totale pour 300 euros d'augmentation mensuelle pour tous et le paiement des jours de grève. L'effectif du laboratoire est de 135 personnes au total dont 55 personnes à la production : caristes, conditionneuses, fabrication et maintenance. Sur ces 55, près de 50 étaient en grève.

La direction ne comprenait plus rien : mardi, réunion avec les délégués, tout était calme. Et le lendemain, la quasi-totalité de la production en grève pour 300 à 500 euros par mois ! C'était le monde à l'envers pour la " maison Besins " ! Depuis cent-trente ans que le laboratoire existe, il n'y avait jamais eu de grève, ni même de débrayage et la direction se croyait tout permis ! Le PDG avait même eu le culot de dire devant le personnel en janvier 2002, au cours de la fête annuelle : " Vous savez, en 2001, j'ai fait beaucoup, beaucoup d'argent et je ne sais pas quoi en faire ! Mais vous n'aurez rien ! ! "

Alors oui, ça a éclaté, et pendant cinq jours. Les travailleurs n'ont pas obtenu tout ce qu'ils réclamaient. Mais, en fin de compte, ils ont obtenu 2,8 % d'augmentation générale pour tous avec effet rétroactif au 1er janvier 2002, qu'ils n'auraient pas obtenus sans cette grève.

Après cinq jours de grève, l'ambiance était bonne. Cela a permis de discuter. Un barbecue a même été amené pour faire le midi merguez et brochettes en plein soleil. Un moment que le grévistes ne sont pas près d'oublier, ni la direction.

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