Droit de vote des immigrés : Un droit ou un jeu politicien ?18/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1785.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Droit de vote des immigrés : Un droit ou un jeu politicien ?

L'initiative d'un député de droite, qui s'est prononcé, à la surprise générale, pour le vote des immigrés aux élections locales, a relancé le débat. Personne à droite n'a repris à son compte cette proposition d'un député, réélu cette année, qui s'était plutôt distingué jusqu'alors par ses attaques contre l'ancien gouvernement à qui il reprochait son laxisme vis-à-vis des jeunes issus de l'immigration dans les banlieues.

Cela fait des dizaines d'années que les politiciens de droite comme de gauche jouent avec ce qui devrait être un droit élémentaire pour chaque travailleur immigré : le droit de voter à toutes les élections, et pas seulement locales. A droite ou à l'extrême droite le sujet avait surtout servi à faire peur à l'électorat le plus réactionnaire afin de rallier ses votes. Mais à gauche, la promesse d'accorder le droit de vote aux immigrés aux élections locales figurait déjà... dans le Programme commun élaboré en 1972. L'installation de la gauche au gouvernement pendant l'essentiel des vingt dernières années n'a pas fait avancer cette question. A l'occasion, Mitterrand, en vieux roublard, à la veille d'élections, évoquait le vote des immigrés aux élections locales. Mais l'objectif de ce politicien - beaucoup l'ont dit après coup - était d'essayer de faire grimper les scores du Front National afin de concurrencer la droite.

Jospin et la " gauche plurielle " n'ont pas été plus loin. La seule concession, purement formelle, sur cette question, aura été, quelques mois avant l'élection présidentielle, une mise en scène mise au point par le gouvernement : les Verts présentaient un projet à l'Assemblée, voté par les députés de la gauche plurielle, mais on en est resté là. Une fois voté par les députés, ce projet était enterré. Jospin, dont la préoccupation était alors de ne pas s'aliéner une fraction de l'électorat de droite, précisait : " Les consciences ne sont pas encore mûres et de toute façon, comme le Sénat sera contre, inutile de continuer la procédure ".

Le droit de vote pour les immigrés reste donc à conquérir. Mais pour cela, on ne peut compter sur ces politiciens qui, à l'unisson, utilisent ce thème, tour à tour comme un miroir aux alouettes ou comme un épouvantail.

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