Doublement handicapés11/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1784.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Doublement handicapés

Une enquête menée par l'INSEE, l'Institut national de la statistique, montre que, pour les 12 millions de personnes subissant au moins un handicap en France, la situation sociale influe à la fois sur l'apparition de ce handicap et sur son traitement.

Ainsi, " les écarts entre familles de cadres supérieurs et d'ouvriers vont presque du simple au double ", tous handicaps confondus. La cause en serait les accidents du travail pour une part, mais pas uniquement, puisque dès l'enfance, la différence est importante. En effet, plus la famille a de ressources, plus le dépistage est précoce et les remèdes apportés efficaces. De même, l'INSEE constate que les enfants de milieu aisé sont moins victimes d'accidents.

Cette inégalité dans l'apparition du handicap est amplifiée dans son traitement. Les ouvriers sont deux fois et demie plus souvent hébergés dans des institutions (six fois plus pour leurs enfants) que les cadres supérieurs, les familles ouvrières n'ayant ni la place ni surtout les moyens d'employer une aide à plein temps. Quand ils peuvent travailler, les handicapés subissent plus fortement le chômage que le reste de la population : le taux de 24 % n'a pas varié depuis des années, malgré la " reprise " de ces derniers temps ou les lois en vigueur.

Quant aux équipements, pourtant indispensables pour rendre la vie moins contraignante, ils ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Aménager son logement ou son véhicule en fonction de son handicap coûte cher, les aides sont insuffisantes. Ainsi, moins d'un dixième des personnes utilisant un fauteuil roulant en possèdent-elles un électrique.

" Tout se passe, conclut le rapport, comme si l'inégalité sociale cumulait ses effets à chaque étape du processus ". Être handicapé, quand on est de milieu populaire, revient à subir " une double peine ".

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