L'ISF contesté par les plus riches27/09/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/09/une1782.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'ISF contesté par les plus riches

Des députés de l'UMP demandent que l'on relève le seuil d'imposition pour l'ISF (impôt de solidarité sur la fortune), prétextant que cet impôt fait fuir les cerveaux à l'étranger et encourage les entreprises à délocaliser.

On ne sait si Laetitia Casta fait partie de ces cerveaux qui préfèrent se domicilier en Grande-Bretagne (l'histoire avait fait du bruit à l'époque, les bien-pensants qui en avaient fait leur Marianne républicaine s'étant sentis floués). Mais dire que l'ISF encourage les délocalisations, c'est un peu gros.

D'abord, les personnes qui y sont assujetties ne sont pas toutes des chefs d'entreprises. Il y a en France une majorité de petites entreprises dont les propriétaires, même s'ils sont leur propre patron et possèdent les murs, n'ont pas de revenus bien supérieurs à ceux d'un ouvrier qualifié ou d'un technicien.

En outre, c'est faire semblant d'ignorer que nombre de délocalisations se font à l'intérieur même des frontières, une usine fermant ses portes dans une région pour s'implanter dans une autre et bénéficier ainsi des aides financières et allégements fiscaux divers - sans rembourser pour autant l'argent reçu dans la région d'origine.

La menace des délocalisations est la tarte à la crème du patronat, complaisamment relayée par les politiciens de droite, mais aussi de gauche, pour s'opposer à toute demande des travailleurs et réclamer un régime fiscal de plus en plus favorable aux capitalistes ; ce qui n'empêche d'ailleurs ni les délocalisations ni les licenciements.

Alors pour empêcher ceux-ci, ce n'est pas l'ISF - qui d'ailleurs écorne à peine leur fortune - qu'il faut supprimer. Il faut que les travailleurs imposent leur propre contrôle sur la fortune des capitalistes et sur les mouvements de leurs capitaux.

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