Baisse des impôts au bénéfice des plus riches13/09/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/09/une1780.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Baisse des impôts au bénéfice des plus riches

Le 15 septembre est la date habituelle du versement du troisième tiers provisionnel, et les feuilles d'imposition commencent à arriver à domicile, même si, cette année, à cause des calculs qu'entraîne la réduction de l'impôt sur le revenu, son paiement est différé au 15 octobre.

Chirac s'était engagé durant la campagne électorale à une baisse de 30 % de l'impôt sur le revenu au terme des cinq ans de son mandat, et dès cette année, le taux d'imposition est abaissé de 5 % dans toutes les tranches, et le sera encore de 3 % en 2003. Cette mesure est en fait profondément inégalitaire et ne favorise vraiment que les plus riches. Déjà, le gouvernement se vante d'avoir abaissé la tranche supérieure de l'impôt au-dessous de 50 % du revenu. En outre, il a ouvertement annoncé la couleur : il s'agirait de limiter la " fuite des cerveaux " vers d'autres pays par une politique fiscale favorable aux plus hauts revenus et de favoriser la relance en espérant que l'argent ainsi gagné sera réinjecté dans l'économie ! Dans cette optique, les 3 euros annuels que va économiser le smicard célibataire ne pourront lui être d'une grande aide.

Car c'est cette somme que les smicards vont gagner, tandis que les plus hauts revenus verront leur impôt baisser de près d'un quart (23 %). Les simulations établies cet été par la CFDT Impôts montrent en effet que 70 % de cette baisse vont bénéficier aux 10 % les plus riches (et un tiers de cette somme aux 1 % se situant en haut de l'échelle) parmi les 16 millions de contribuables qui paient l'impôt sur le revenu.

Et il y a tous ceux qui ne gagneront rien à cette baisse, parce que leurs revenus sont trop faibles pour qu'ils soient assujettis à cet impôt. En revanche, tous doivent payer la TVA, au taux fort de 19,6 % pour beaucoup de produits, un impôt qui représente peu aux yeux des plus riches mais qui grève lourdement les petits budgets. Et ce n'est pas le maintien de la prime pour l'emploi qui va permettre de compenser cette inégalité. Seuls 5,8 millions de salariés non imposables en bénéficient et les retraités en sont écartés.

De plus, les départements annoncent déjà une hausse de 7 % en moyenne de la taxe d'habitation, à cause des charges supplémentaires qui leur incombent (comme l'APA ou la prise en charge des transports régionaux) et d'un déficit de recettes dû à des cadeaux au patronat, comme la suppression progressive de la part salariale dans le calcul de la taxe professionnelle ou la baisse des droits de mutation. Ajoutons à tout cela la suppression de la TIPP flottante sur les produits pétroliers, qui contribuera à la hausse du carburant, un impôt payé lui aussi par tous, mais qui pèse plus sur les personnes à bas revenus qui doivent en consacrer une partie à se déplacer.

En revanche, la baisse des impôts dont se félicite le gouvernement Raffarin, c'est un cadeau de 2,55 milliards d'euros pour les plus hauts revenus. Au moins, les choses sont claires, on voit dans quel camp il se trouve.

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